
Planant sur le Vélodrome avec un triplé d’anthologie, Amine Gouiri a mis tout le monde d’accord à Marseille sur ses capacités à évoluer comme numéro 9. Ce qui devrait donner des idées à Vladimir Petkovic.
Si l’Olympique de Marseille finit à la deuxième place du classement général en France et obtient son ticket directement pour la Ligue des Champions comme l’ambitionne clairement son entraîneur, Roberto De Zerbi, il le devra en partie à son attaquant algérien, Amine Gouiri. Triple buteur (8’, 45’ et 63’) face à Brest dans une soirée dominicale au plus que parfait, l’international DZ a mené l’OM à un large succès (4-1) qui en fait le plus crédible des candidats à cette place de vice-champion de France, derrière l’intouchable Paris Saint-Germain de Luis Enrique.
De ses trois buts tout aussi différents, c’est assurément le deuxième qui restera dans les annales et qui pourrait même lui valoir de postuler pour le prestigieux prix Puskas de la FIFA. Son appel de balle insistant, son joli contrôle de la poitrine et son retourné acrobatique dos au but, parfaitement maîtrisé, qui met la balle au ras du poteau droit adverse : tout était d’une beauté saisissante !
«L’un des plus beaux buts de ma carrière»
Cette efficacité rare de 100% de passes réussies (16/16) et de 100 % de tirs cadrés (3/3) lui a, d’ailleurs, valu une standing ovation à son remplacement à la 65ème minute de jeu. Forcément content et fier d’une telle prestation, l’ancien Niçois ne compte, apparemment, pas s’arrêter en si bon chemin. «On a réalisé un match complet, avec la manière. Ça fait toujours du bien de marquer, surtout un triplé, j’y pensais à la mi-temps à ce troisième but ! La bicyclette est l’un des plus beaux buts de ma carrière, le centre arrive haut, le contrôle fait la différence, après, à l’instinct, je tente ce geste.
J’espère en mettre d’autres. Je ne le vois pas marquer, j’ai entendu les supporters, j’ai levé la tête et j’ai célébré comme un fou, puis je l’ai revu sur l’écran géant. Je ne vais pas m’enflammer, mais si j’ai l’occasion de retenter, je le referai ! J’ai ressenti beaucoup de fierté, en sortant sous l’ovation du Vélodrome, j’espère rééditer ce genre de performances pour revivre un tel moment », a-t-il dit.
De Zerbi : «Il m’a fait vibrer»
«On a notre destin en main, on commençait le match en tant que 4e, là on est 2e, il reste trois matches, trois finales pour terminer à cette place», a-t-il ajouté à ce sujet, assuré dans des propos publiés en temps réel par La Provence. Tout aussi heureux, son entraîneur, Roberto De Zerbi, rappela, de son côté, toute l’estime qu’il porte à son jeune crack. «J’ai toujours dit que Gouiri avait les qualités d’un numéro 10, mais j’aimerais l’aider à devenir un sniper, un goleador. J’ai apprécié ce geste technique, ça me fait vibrer, comme ça m’a fait vibrer quand Pancho (Abardonado) est entré dans la zone technique adverse», s’en amusait presque le tacticien italien.
Bien moins amusé mais tout autant impressionné, le coach de l’équipe adverse a, pour sa part, surtout mis en exergue l’insolente efficacité du buteur algérien. «C’est assez dingue. À la mi-temps les Marseillais ont 0,29 de but attendu (xG) et on perd 3-1, c’est quand même fort… Après, il y a un peu plus de talent en face. C’est sûr que le but de Gouiri ne doit pas peser bien lourd dans les expected goals (0,14).»
Roy : «C’est assez dingue !»
«Il a mis un but fantastique, magnifique. Il faut le féliciter pour cela. On trouve que le score est lourd, mais quand on a les attitudes défensives du soir, c’est normal d’être puni. On avait l’habitude d’être des chiens sur le terrain, de se sacrifier les uns pour les autres, mais ce dimanche soir on était des agneaux. En jouant comme cela, on ne peut pas remporter un match de haut niveau.
On n’a pas l’impression que l’OM a fait grand-chose en première mi-temps, mais ils marquent trois buts dont un chanceux, un entre les jambes d’un défenseur et un magnifique. Après la pause, c’est là que l’on a vraiment concédé, mais paradoxalement c’est là qu’on encaisse le plus de buts… Il faut quand même féliciter les Olympiens. Les expected goals mis à part, ils méritent leur victoire », reconnaissait, néanmoins, sportivement Eric Roy. Une efficacité qui nous ferait presque regretter que la suite des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 n’intervienne que dans cinq longs mois…
RACHID BELARBI