Le sélectionneur national a encore surpris son monde en énonçant une liste incohérente, pleine de paradoxes et qui ne fait pas vraiment la part belle aux performances automnales.

Une liste d’où beaucoup de joueurs ont sauté, sans vraiment que l’on sache pourquoi, comme cette bizarrerie de ne pas voir Farès Chaïbi qui tend à devenir chronique, ou encore l’absence pas assez argumentée de Bachir Belloumi. Or, tout le monde s’accorde à reconnaître l’immense talent et la belle forme actuelle des sociétaires de l’Eintracht Frankfurt et de Hull City, deux des plus beaux fleurons de la génération post-2000. Vladimir Petkovic n’a, d’ailleurs, convaincu personne lorsqu’il a voulu justifier son choix de ne pas inclure le fils de la légende Lakhdar parmi les 26 concernés par le double rendez-vous face au Togo comptant pour les 3ème et 4ème journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2025.

«Fares Chaïbi est un joueur très intéressant mais, pour le moment, il cherche sa place sur le terrain avec l’Eintracht Frankfurt. Il n’est pas attaquant, car il n’est pas assez décisif devant les cages. Il n’est pas non plus milieu de terrain, car il ne montre pas les qualités de cette position sur le terrain. J’ai choisi des joueurs qui, pour l’instant, sont plus compatibles avec notre idée de jeu», a-t-il avancé à ce propos.

Des absences non justifiées 

Le coach des Verts s’est embourbé dans un argumentaire assez lunaire quand il a voulu expliqué pourquoi il n’a pas coché le nom de Belloumi sur son calepin. «Il est encore au début de son parcours avec son nouveau club et il a encore du temps devant lui pour rejoindre l’équipe nationale à l’avenir», soulignait le conférencier dans un langage qui déplairait certainement à Kylian Mbappé ou encore à Lamine Yamal, deux références mondiales en matière de précocité.

Quant à son obstination à ne plus faire appel aux services de Youcef Belaïli, l’ancien driver de la Nati la liera à une question de temps ! «J›ai décidé de ne pas convoquer Belaïli pour l›instant car je veux lui laisser du temps, pour qu›il revienne à son meilleur niveau. Pour autant, je sais qu›il fait de très belles choses en Tunisie et un joueur comme lui sera toujours dans les radars de l›équipe nationale», laissait-il croire, laconiquement.

Un argumentaire peu convaincant 

Son ancien et éphémère capitaine, Yacine Brahimi, n’aura pas non plus davantage d’explication à son propos. «Il vient de reprendre il y a peu, mais la porte est ouverte pour lui évidemment. Maintenant c’est vrai qu’il est à un poste avec beaucoup de concurrence et où nous ne pouvons pas faire trois choix », suggérera Petkovic qui s’est, tout autant, affranchi d’Alexandre Oukidja et Anthony Mandréa pour faire de la place au revenant Oussama Benbot et au néophyte Zakaria Bouhalfaya. Dans le même registre «nouveautés», Saâdi Redouani et Ibrahim Maza, le jeune attaquant de l’Hertha Berlin (18 ans) fouleront la pelouse du Centre technique national de Sidi Moussa avec des objectifs différents et des rêves plein la tête, tout comme Ahmed Touba et Badreddine Bouanani qui signent un come-back que peu croyaient possible aussi rapidement.

Attendu sur le fond et la forme 

Conscient qu’il sera attendu aussi bien sur le résultat que sur la manière, Vladimir Petkovic a, par ailleurs, évoqué ses objectifs et ses ambitions de la même manière qu’il a détaillé ses arguments en confectionnant la liste, à savoir d’une manière brève et très peu concise. «Les deux matchs à venir sont très importants. Nous avons fait de belles choses en septembre, nous avons trouvé des réponses. Mais il faut montrer pour ce stage que nous avons progressé encore depuis septembre. Et même si on se qualifie à l’issue des deux matchs face au Togo, nous n’utiliserons pas les deux derniers matchs pour faire des tests et faire tourner. Ce sont des matchs importants même s’ils n’ont aucun enjeu, nous devons nous préparer et ne pas perdre de temps», indiquera le patron technique des Verts.

RACHID BELARBI