Exception faite de l’habituel capitaine Riyad Mahrez qui devrait signer son come-back en vert dès la fenêtre internationale du mois de juin, quelles chances ont les autres cadres écartés de retrouver l’EN sous Petkovic ?

Elles semblent osciller entre « minimes » et « quasi-nulles », notamment pour les éléments à vocation offensive. Reverra-t-on un jour Islam Slimani, Youcef Belaïli ou encore Sofiane Feghouli sous le maillot vert de la sélection ? La question, d’ordre purement sportif, a tout d’une réponse assez convaincante. Rien que le fait de la poser révèle l’incroyable retournement de situation qui valu à ces champions d’Afrique de passer du statut d’incontournables à celui de figures d’un passé récent.
A voir le nouvel attirail offensif déployé par le successeur de Djamel Belmadi lors des rencontres face à la Bolivie et à l’Afrique du Sud à l’occasion de sa prise de fonction effective au cours du tournoi international FIFA Séries, il paraît en ce sens très peu probable de revoir Slimani, Belaïli ou Feghouli à ce niveau. «La porte est ouverte à tous les joueurs, on évaluera les situations de chacun au jour le jour», avait notamment avancé comme argument Vladimir Petkovic lors au lendemain de l’annonce de sa première liste de 31 joueurs.

Les nouveaux ont prouvé

Or, à voir les prestations des éléments qui ont pris la place des figures habituelles et l’efficacité offensive (6 buts inscrits en deux rencontres) de l’EN lors du récent tournoi FIFA, cette porte risque de rester fermée pour de bon, surtout si les Hadj-Moussa, Amoura, Benzia, Bekrar et autre Kendouci et Brahimi brillent autant lors des très importantes rencontres à venir face à la Guinée et à l’Ouganda dans le cadre des 3ème et 4ème journées de éliminatoires de la Coupe du monde 2026 (entre le 3 et le 11 juin).
D’autant plus qu’avant même de les voir à l’œuvre de près, l’ancien sélectionneur de la Suisse avait bien clarifié les choses. «Avec mon staff, nous sommes d’accord sur le fait que les nouveaux méritent leurs convocations. Peut-être que je fais des erreurs en ne pas convoquant certains, mais l’objectif de la date de juin va peut-être m’amener à les convoquer. C’est important de vous préciser que la porte est toujours ouverte. Tous les joueurs sont importants, il faut saisir les occasions», avait-il précisé.

Benzia bloque Slimani

On ne peut, à ce propos, prétendre que ces mêmes nouveaux n’ont pas saisi l’occasion qui leur a été offerte la semaine dernière, ce qui rend leur reconduite parmi le groupe très probable, voire recommandée en perspective du processus de renouvellement des cadres tel qu’imaginé par la FAF et mis en place par Petkovic et son staff. Imaginer revoir très tôt Youcef Belaïli, Adam Ounas, Sofiane Feghouli ou encore Islam Slimani paraît, du coup, assez utopique étant donné qu’il paraît assez clair que le sélectionneur national a entamé un nouveau cycle au cours duquel il vise logiquement à installer de nouveaux relais.
D’autant plus que son choix a, à titre d’exemple, déjà été fait entre un Slimani usé par le poids des ans (36 ans) et qui n’a pas encore trouvé le chemin des filets cette en Belgique et un Benzia (29 ans et 6 mois) en plein boum, comme l’illustrent ses trois buts en deux matches, dont un chef-d’œuvre de classe mondiale.

Mondial 2026, l’ultime défi du capitaine

Sauf cascade de blessures ou incroyable retournement de situation, seul Riyad Mahrez représentera l’ancienne génération lors des échéances à venir. Pour n’avoir pas pesé lors de l’épopée de l’EN version Vahid Halilhodzic au Mondial brésilien de 2014 puis d’avoir raté l’édition 2022 au Qatar, l’ancien maître à jouer de LeicesterCity aura, ainsi, à cœur de relever un ultime défi à la hauteur de sa légende en brillant au tournoi planétaire que co-organiseront le Mexique, les Etats-Unis et le Canada en 2026. Son retour à de meilleurs sentiments n’est qu’une question de temps. A contrario de ses anciens compères susmentionnés pour lesquels le temps ne joue pas forcément en leur faveur.

RACHID BELARBI