
Comptant pour la 5ème journée des éliminatoires de la CAN-2023, la rencontre entre l’Ouganda et l’Algérie se déroulera finalement au Cameroun.
C’est le président de la Fédération ougandaise de football, Moses Magogo, qui l’a annoncé hier en début d’après- midi. «Aujourd’hui était la date butoir accordée par la CAF pour annoncer le lieu où nous devons recevoir nos ad- versaires du mois de juin. Le Comité exécutif de la FUFA a alors décidé de domicilier notre prochaine rencontre contre l’Algérie, au Cameroun» a, ainsi, indiqué le président Magogo, pour lequel cette «décision a été prise après l’ultime visite de l’état-major de la FUFA au stade Nelson-Mandela, où il a été établi et confirmé qu’il n’est toujours pas prêts pour accueillir la rencontre de qualification au mois de juin». Furieux contre «les travaux qui n’avancent pas», le patron de la fédé ougandaise a même tancé sa tutelle en la personne du ministre him-self, lui incombant directement la faute de sa délocalisation hors de leur cocon habi- tuel de Bweyogerere, dans la banlieue est de Kampala, la capitale du pays, et qui est doté d’une capacité de 45 202 places et inauguré en 1997.
Furieux, le président Magogo s’en prend au ministre
«Le ministre des Sports nous avait donné l’assurance que le stade natio- nal Mandela serait prêt, mais ce n’est pas le cas. Raison pour laquelle en tant que Comité exécutif de la FUFA, nous avons pris la décision que notre pro- chain match contre l’Algérie se dérou- lera au Cameroun», tança à ce propos Moses Magogo, tout en s’en prenant également à ceux qui ont octroyé le projet à ceux qui «travaillent lente- ment», exhortant même le «gouverne- ment à rompre le contrat avec l’actuel prestataire et à recruter en urgence des prestataires de services expérimentés dans la construction de stades, même si cela signifie être obtenu de l’extérieur de l’Ouganda vu que le pays est suscep- tible d’avoir un projet retardé, un tra- vail de qualité inférieure et sans rapport qualité-prix». Si en pareille situation, cette délocalisation de la rencontre loin de Kampala aurait bénéficié à la sélec- tion visiteuse, ce n’est certainement pas le cas en ce qui concerne l’Algérie. Aller au Cameroun ne constituera, en effet, pas une partie de plaisir pour les coéquipiers de Riyad Mahrez.
Au Cameroun, pas que de bons souvenirs
Ces derniers y ont vécu les deux plus grosses désillusions de leur carrière en sélection. Il y a d’abord cette désas- treuse Coupe d’Afrique des Nations 2021, au cours de laquelle la troupe à Djamel Belmadi a goûté à l’amertume d’une première défaite après avoir établi la deuxième meilleure perfor- mance de l’histoire en matière d’in- vincibilité à l’international avec cette série record de 35 matches. Cela avant de poser, ensuite, un genou à terre et de quitter la compétition continentale dès le premier tour après deux défaites et un match nul dans une poule large- ment à sa portée. Vint, dans la foulée, moins de deux mois plus tard, la victoire en trompe-l’œil au match aller des barrages de la Coupe du Monde 2022 avant le traumatisme du siècle et ce but assassin de Karl Toko Ekambi, le 29 mars, à Blida. Cameroun rimera, donc, toujours avec énorme désillu- sion pour cette génération. De fait, même si l’Algérie est déjà qualifiée et qu’elle a largement les moyens de battre l’Ouganda au pays de Samuel Eto’o, cela ne risque pas d’effacer de la mémoire collective le terrible échec de 2022 sur cette même terre de foot- ball et de passion.
Test grandeur nature pour les nouveaux
Surtout si l’accueil des supporters locaux venait à s’avérer hostile, à l’inverse de ce qu’auront vécu les «Locaux» camerounais à Oran, lors du CHAN-2022 où ils ont été reçus et traités comme des rois. Ce déplace- ment au Cameroun permettra, surtout, aux nouveaux arrivants en sélection de découvrir la «vraie» Afrique, celle où ils iront en mission commando à l’hiver 2024 pour espérer reconquérir la couronne continentale. Pour les Guitoun, Hadjam, Bouanani, Chaïbi et autre Aït-Nouri, ce safari fera office de formation accélérée pour s’aguerrir et gagner en expérience dans un contexte particulièrement exigeant. Une sorte de test grandeur nature duquel ils en sortiront forcément mieux renseignés sur les véritables conditions de la pratique du football de haut niveau en Afrique subsaharienne. Djamel Belmadi aura, également, beaucoup à gagner de ce changement de cap vu les bénéfiques enseignements qu’il aura à tirer, dans un cadre officiel, à même d’avoir toutes les cartes en main en perspective des échéances futures.
RACHID BELARBI