AfriqueLes infos

CAN U17 : Le poker menteur de Lekjaa avec la CAF

NAZIM BESSOL

La sélection marocaine U-17 prendra-t-elle part à la Coupe d’Afrique des Nations de la catégorie, du 29 avril au 19 mai prochain, en Algérie ? Tout dépendra de la CAF (voir LE+ D’INFOS). Le président de la Fédération marocaine de football et ministre délégué au budget du roi, Fouzi Lekjaa (a gauche de notre photo en compagnie de l’ex-président de la CAF, Ahmad Ahmed), qui s’était enfermé dans une voie sans issue, lors du CHAN-2022, en janvier-février dernier, a fini par se rendreà l’évidence. Il n’a plus la main, et le rapport de force n’est plus en sa faveur au sein de la CAF. Il n’est plus question d’exiger quoi que ce soit à la partie algérienne organisatrice de la compétition ni de la Confédération africaine dont il est membre de l’Exécutif. Exit donc le vol direct « du transporteur officiel des Lions, Royal Air Maroc », tout comme le lieu et l’heure d’arrivée comme cela a été exigé en janvier dernier.

La FRMF a, donc, pondu un communiqué où elle fait de son mieux pour maquiller une possible reculade de celui qui a, jusqu’au bout, voulu faire fléchir l’Algérie sur une question relevant de la souveraineté nationale et liée à la rupture des relations diplomatiques avec le royaume. L’annonce de la participation des Lionceaux à la CAN U-17 a été annoncée à demi-mot par la FRMF dans un communiqué. Une volte-face qui ne peut s’expliquer que par la volonté du patron du football marocain de plomber le CHAN-2022, en janvier-dernier, à Alger. Un tournoi couronné de succès après la réussite des Jeux Méditerranéens d’Oran, l’été dernier, et qui a permis à l’Algérie d’amorcer son retour sur la scène continentale et régionale.

La ferveur populaire, qui a accompagné ses deux grands événements, a fait découvrir aux responsables de la CAF le potentiel du pays et la passion qui l’anime pour la balle ronde. Elle a balayé la fausse polémique que Lekjaa a voulu mettre au centre du tournoi et de son orga- nisation. Le succès du CHAN-2022, de l’aveu même de plusieurs responsables de la CAF et autres techniciens et joueurs, a fait de l’Algérie une destination quasi-naturelle pour abriter la CAN-2025. Et cette candidature a certainement donné à réfléchir à Fawzi Lekjaa, dont l’influence est de plus en plus contestée au sein de la CAF et du Comité exécutif de la CAF. En témoigne les remontrances qu’il a reçues, en pleine réunion du Comité exécutif, de la part du Béninois Mathurin Chacus, membre du Conseil de la FIFA, en février dernier.

L’annonce, le mois dernier, à Kigali, de la candidature du Maroc pour la Coupe du Monde 2030 avec deux pays européens, l’Espagne et le Portugal, dans le contexte actuel marqué par le Marocgate, oblige la FRMF à ratisser le plus large possible et à sécuriser le maximum de voies africaines, y compris celle de l’Algérie. Échaudé par une course effrénée à l’organisation de la Coupe du Monde depuis l’édition de 1998, le Maroc, qui pensait tenir les votes africains en 2018 pour la Coupe du Monde 2026, a appris à ses dépens que parmi ses plus fidèles soutiens africains onze avaient voté en faveur des États-Unis, Mexique et Canada. Comme en politique, la FRMF multiplie les appels du pied pour une médiation que la CAF tente de mettre en place afin d’arracher le soutien de l’Algérie pour 2030.

NAZIM BESSOL

LE + D’INFOS

La CAF a demandé aux équipes qualifiées d’être présentes 5 jours avant le début de la compétition pour passer des examens IRM (ndlr à Alger) avant de rejoindre leurs sites. A l’heure où nous mettons sous presse, l’équipe du Maroc n’est pas encore arrivée à Alger et risque, donc, d’être déclarée forfait. Le groupe B sera composé alors de trois équipes : le Nigeria, l’Afrique du Sud et la Zambie. -RS

Bouton retour en haut de la page