ALG : Enseignements de fin de saison

La fenêtre internationale du mois de juin laissera un sentiment fort mitigé et un sacré goût d’inachevé au lendemain de la belle empoignade de Solna qui a confirmé la fébrilité de la défense des Verts, mais consacré leur mental et leur puissance offensive.
Si les enseignements tirés à la hâte ont cela de prétentieux qu’ils stigmatisent une baisse de forme et épargnent rarement un manquement à l’instant T autant qu’ils enjolivent et maquillent une once de réussite, la défaite en terre scandinave révèle, pourtant, certaines vérités qu’il serait incongru de ne pas mettre en exergue. Bien sonné, apparemment, par les terribles proportions que prenait cette défaite avant l’heure de jeu, Vladimir Petkovic reconnaissait, d’ailleurs, lui-même, une partie de ces enseignements. «Aucune défaite ne fait du bien», rappelait-il, à ce titre, en conférence de presse avant d’admettre qu’elle permettait au moins une nouvelle mise à jour. «La réaction fait qu’on peut redémarrer sur quelque chose de positif après la première défaite en un an», formulait le tacticien bosnien dans un lexique propre à lui qui faisait, néanmoins, référence aux errements incompréhensibles de son équipe durant la première heure de cette joute prolifique.
Petkovic « n’est pas content »
«Ce n’était pas un match amical. Je ne peux pas être content puisqu’on a perdu. Je pourrai être content si on apprend de ce match où il y a eu beaucoup de choses», assumait-il, avant de détailler : «Les 15 premières minutes, on était bien, mais on n’a pas su concrétiser. Les Suédois ont super bien joué, mais on est responsables de cette défaite. On n’a pas assez joué en équipe après le premier but. Ce que je n’ai pas aimé, c’est que l’équipe adverse a pu mettre en place son jeu à cause de nous.
On a été pénalisés par certaines décisions, mais les spectateurs ont dû voir un beau match. Pour les entraîneurs, par contre, ça donne de la matière pour travailler». Un discours plus tranchant et plus proche de la réalité du terrain que celui de son vice-capitaine, Aïssa Mandi, à la rue pendant les deux tiers du temps réglementaire. «La Suède n’est pas le style d’équipe qu’on a l’habitude d’affronter en Afrique. On a eu du mal à régler certaines choses qu’on a ensuite discutées dans le vestiaire», analysait, ainsi, le défenseur lillois pour lequel, forcément, «la 2ème mi-temps était meilleure».
Manœuvre langagière ou sentiment d’impuissance ?
«Et ce même si on a eu du mal à l’entamer, mais il faut toujours garder le positif. Il y a énormément de caractère et de qualité dans cette équipe où même à 4-0, on aurait pu faire 4-4», résumait-il, sans pour autant y voir, au contraire, la nécessité de changer quelque chose. «Reconstruire l’équipe ? Quand on se prend un but, c’est un travail défensif de toute l’équipe. On aspire à ça, les premiers défenseurs, ce sont les attaquants. Reconstruire est un grand mot, ce n’est pas une défaite qui va tout remettre en cause», jurait presque l’ancien Rémois, pour qui tout n’était finalement pas si noir.
«Il n’y a pas eu d’erreurs individuelles à part le penalty, mais on a eu du mal à régler certaines choses dans l’animation défensive. Ils nous ont sanctionnés rapidement, mais on va garder le positif. Maintenant, il faut se reposer et revenir encore plus fort en septembre pour la suite des qualifications pour la Coupe du monde et y accéder», estimait-il dans une manœuvre langagière à la limite de la négation de tout ce dont a été coupable l’arrière-garde des Verts de la 1re à la 57ème minute de jeu.
Ne pas vendanger au moment de la semence
C’est justement parce qu’il s’agira de matches comptant pour la qualification à cette Coupe du monde 2026 que le patron technique de l’EN se doit désormais d’évacuer toutes les émotions dont il est passé mardi soir à la Strawberry Arena de Solna avant d’analyser à froid ce qui n’a pas marché face à la Suède et ce qui a, aussi et surtout, permis par la suite de reprendre le contrôle du match et d’éviter à la formation qu’il drive une correction qui aurait pu prendre des proportions historiques.
Et ce sera à lui – et à lui seul- de choisir les hommes avec lesquels il aspire à reprendre la marche dans le bon sens dès la rentrée automnale, question de ne pas perdre le fil et de vendanger, au moment de la semence, tout ce qui a été réalisé auparavant, mais que cette première heure désastreuse a fini par remettre quelque peu en question.
RACHID BELARBI