
Après avoir passé, sans encombre, l’écueil rwandais, la sélection nationale s’est envolée, pour la Suède où l’attend, mardi, un second match amical plus relevé.
Sans vraiment enchanter le public d’un stade Hamlaoui, qui n’a pas fait le plein pour des raisons évidentes liées au contexte religieux de Aïd El-Adha, l’EN de Vladimir Petkovic a fait le job face à la sélection drivée par Adel Amrouche, jeudi en fin de journée (2-0), grâce à des buts signés Youcef Belaïli (28e) et Jaouen Hadjam (58e). Le technicien bosnien reconnaissait, lui-même, dans un discours franc que ce n’était certainement pas la prestation la plus aboutie des Verts depuis sa prise de fonction, voilà quinze mois.
«Ce n’était pas notre meilleur match. Je félicite le Rwanda, qui a joué avec beaucoup d’agressivité et une bonne organisation», avait-il résumé, avant de mettre le doigt sur ce qui a le moins marché à ses yeux. «Nous devions faire circuler le ballon plus rapidement. Si nous avions augmenté la vitesse des passes, nous aurions peut-être pu faire mieux. Par moments, cela a fonctionné, et cela a donné quelques belles actions», soulignait Petkovic.
Une formalité sans panache
Une déclaration pour justifier ce résultat sans la manière face, pourtant, à un adversaire de (très) moyen calibre. Il faudra, néanmoins, revoir à la hausse le niveau d’exigence, ce mardi à Solna, pour espérer tenir tête à une sélection suédoise qui est, de son côté, allée dicter sa loi à Budapest, en Hongrie, en s’imposant avec autorité sur l’herbe du Ferenc-Puskas Stadion (0-2) à la faveur des réalisations de Benjamin Nygren (49e) et Yasin Ayari (65e).
À cet effet et sans perdre de temps, les coéquipiers du capitaine Riyad Mahrez ont, dès le lendemain de ce succès en amical, repris le chemin de l’entraînement, avec en ligne de mire justement cette seconde sortie du mois de juin contre la Suède. Comme indiqué par le média channel fédéral, qui précisait au passage que «l’ambiance au sein du groupe reste excellente», le sélectionneur national a opté pour une gestion différenciée de son groupe lors de cette séance de reprise.
Un groupe amoindri à pied d’œuvre
Les titulaires de la veille ont bénéficié d’un entraînement allégé, afin de récupérer après leurs efforts, tandis que les autres joueurs ont suivi une séance complète et plus intense. Poursuivant sa préparation au Centre technique national de Sidi-Moussa, l’EN est revenue, hier, à un menu plus chargé. Le driver national a, ainsi, dirigé une séance d’entraînement axée essentiellement sur les aspects technico-tactiques. L’ensemble du groupe a pris part à cette session, marquée par une grande intensité, «signe de l’implication des joueurs », notera encore la cellule média de la FAF. Comme prévu, les Verts se sont, du reste, envolés pour Stockholm hier après-midi à bord d’un vol spécial, prévu pour assurer les meilleures conditions de voyage à la sélection. Mais alors qu’ils étaient 29 au départ du stage voilà une semaine à peine, ils n’étaient hier que 24 au décollage pour la capitale suédoise.
Réagir dans la difficulté
Après avoir libéré le Messin Kévin Guitoun Van Den Kerkhof et l’Angevin Himad Abdelli après 48h de présence au CTN pour leur « permettre de récupérer pleinement», le staff technique a, en effet, choisi de (re)mettre le défenseur Mohamed Amine Tougaï et l’attaquant Youcef Belaïli à la disposition de l’Espérance de Tunis qui préparait la Coupe du monde des clubs de la FIFA (15 juin-13 juillet), avant de décharger Mohamed Amine Amoura de ses obligations en raison de sa blessure face au Rwanda. Sorti sur blessure face au Amavubi et après avoir passé des examens médicaux approfondis qui ont confirmé sa blessure, et par conséquent son indisponibilité pour cet amical face à la Suède, l’attaquant de Wolfsburg a, en effet, été libéré par Vladimir Petkovic.
Une aubaine pour Benrahma
Sans Belaïli et Amoura, l’équipe nationale perd, d’ailleurs, ses deux éléments les plus percutants et les plus efficaces du flanc gauche, ce qui ouvrira, selon toute vraisemblance, un boulevard devant Saïd Benrahma pour retrouver une place de titulaire, à moins que l’ancien patron technique de la Nati ne renouvelle sa confiance à Ibrahim Maza dont il a dit tout le bien qu’il pensait de lui.
«Il est entré sans difficulté, sans trembler. Il a une bonne base. Il peut encore progresser. Mais pendant la première mi-temps, lui et d’autres ont gardé le ballon trop longtemps, ce qui permettait à l’adversaire de se replacer», avait tancé en douceur le sélectionneur national. Autant de bémols qu’il faudra impérativement gommer avant de défier un adversaire scandinave certes privé de ses deux meilleurs attaquants que sont Alexander Isak et Victor Gyokeres, mais qui donnera aux Verts un réel aperçu de ce qu’est le haut niveau européen.
RACHID BELARBI