En battant le rappel de sa troupe habituelle, avec son lot de convalescents et d’éléments revenus de nulle part, Vladimir Petkovic a donné l’impression de privilégier un circuit fermé.
Unanimement attendus mais finalement pas retenus pour cette fenêtre internationale pré-estivale, Boulbina, Titraoui et Zorgane attendront leur heure. Que penser de la liste des 29 de Vladimir Petkovic si ce n’est qu’elle dit tout et son contraire ! Qu’elle favorise certains cadres en manque de souffle mais tourne le dos à certains des plus bourgeons du printemps footballistique algérien. Ou encore qu’elle invite des convalescents encore titubants et snobe des valeurs montantes qui gagneraient plutôt à être mis en lumière. Sinon, comment expliquer qu’Adil Boulbina, meilleur buteur et accessoirement meilleur joueur de Ligue 1 pour cette saison qui tire à sa fin, ne trouve même pas sa place parmi un contingent de pas moins de vingt-neuf joueurs, alors que toute l’Algérie du football, admirateurs du concept académicien du Paradou et détracteurs assumés du projet Zetchi confondus, le prédestine à un avenir radieux de l’autre côté de la rive méditerranéenne ?
Des convalescents à la pelle
Que dire, aussi, de l’absence pas encore argumentée de Yacine Titraoui qui est devenu, en moins d’une saison en Belgique, déjà plus grand que son club du Sporting de Charleroi, lequel ne tardera certainement pas à le concéder au plus offrant contre une petite fortune en euro ? A ces incohérences à moitié assumées par Petkovic, via un discours sans résonance, se griffent aussi ce rappel sans raison urgente d’un Nabil Bentaleb, certes revenu à la pratique du sport de haut niveau, mais qui aurait assurément apprécié d’obtenir de plus longues vacances à même de récupérer et de se requinquer en toute discrétion que de se coller un match-test face au Rwanda sans intérêt puis de se déplacer jusqu’en Scandinavie pour jouer une Suède déjà au repos !
Même topo pour le cas Ramiz Zerrouki et l’énigme Ismaël Bennacer, dont les bobos physiques ont gâché la saison et qui attendaient, certainement, ce sixième mois de l’année pour laisser reposer un corps en souffrance.
Des valeurs montantes snobées
Or, le sélectionneur national voit, apparemment, tout d’un œil différent. Car, si le rappel de Baghdad Bounedjah (Al-Shamal SC-Qatar), Houssem Aouar (Al-Ittihad – Arabie Saoudite), Kévin Guitoun (FC Metz-France) et Mohamed-Amine Tougaï (ES Tunis) était attendu vu leurs accomplissements dans leurs clubs respectifs, ce qui l’était moins, en revanche, c’est la raison abordée au moment d’évoquer l’adversaire suédois. «Le choix de cet adversaire a été fait pour ses qualités, même s’il y a plusieurs équipes africaines qui jouent comme la Suède. Je ne vois pas de différence entre les équipes asiatiques, africaines ou européennes. De plus, le Rwanda et la Suède sont des adversaires complètement différents, le but est d’évaluer la capacité d’adaptation de l’équipe. Il y aura des joueurs qui joueront les deux matchs. Le Rwanda est une équipe soudée et difficile.
Des arguments sans consistance
Les Rwandais ont changé récemment d’entraîneur mais également la façon d’attaquer. C’est une équipe qui va jouer avec deux lignes défensives bien serrées. Le plus important pour nous, c’est de bien varier le jeu face à eux» a, ainsi, lancé lors de sa conférence de presse un Petkovic un peu plus loquace que d’habitude. «J’ai décidé de convoquer 29 joueurs et j’aurais pu élargir encore plus le groupe. Je veux donner un maximum de minutes à tout le monde et renforcer l’équipe. On doit faire un bon équilibre entre les joueurs qui ont beaucoup joué et ceux qui ont peu joué», annonçait-il, ainsi, en préambule, convaincu qu’il «n’y a pas de matchs amicaux, car ce sont des matchs importants qu’il faut préparer au mieux. Ces deux rencontres doivent nous donner de l’expérience et de la confiance.
«Le stage de juin est toujours compliqué»
L’objectif est de gagner ces deux confrontations qui vont donner des signaux positifs pour le futur. Nous avons fait un bon mois de mars, en élargissant le contingent de l’équipe nationale, avec des joueurs qui ont été bons et qui m’ont mis dans la difficulté. Le stage du mois de juin est toujours plus compliqué avec des joueurs qui ont déjà terminé la saison et d’autres qui sont toujours engagés avec leurs clubs respectifs», soulignera le conférencier tout en essayant d’argumenter à propos de l’identité des sparring-partners.
Pour ce qui est du programme de l’EN, le stage débutera demain, au Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa, avant que les coéquipiers du capitaine Riyad Mahrez ne rallient la ville de Constantine le 4 juin, soit à la veille de leur confrontation face aux «Amavubi», la première de ces deux rencontres qui entrent dans le cadre des préparatifs de la reprise des qualifications de la Coupe du monde 2026, en septembre prochain.
RACHID BELARBI
