ALG : Cherki, un dossier définitivement fermé !

Fin de suspense. Alors que la FAF en avait fait une de ses priorités et aspirait à le convaincre de choisir le vert de la sélection du pays d’origine de ses parents, Rayan Cherki a été convoqué, hier, pour la toute première fois par Didier Deschamps.
Très attendue, la liste de joueurs convoqués de l’Equipe de France pour disputer le Final Four de la Ligue des nations, notamment la demie contre l’Espagne le 5 juin, a mis fin au rêve algérien de voir l’un des plus prometteurs joueurs de la planète foot opter pour la sélection de Vladimir Petkovic. Sensible aux informations ayant fait état de possibles menaces de choisir l’Algérie ou l’Italie au cas où il ne serait pas retenu pour la fenêtre internationale du mois de juin, Didier Deschamps a, d’ailleurs, affirmé qu’il a convoqué Cherki, car il avait sa place chez les Bleus.
«Je l’ai pris pour ce qu’il pouvait apporter à l’équipe de France, pas pour l’empêcher d’aller vers une autre sélection. Quand je sélectionne un joueur qui a la liberté de choisir différentes sélections nationales, je le prends parce que c’est le moment», insistait là-dessus le patron des Bleus, balayant donc d’un revers de main tout ce qui a été dit, à tort ou à raison, à ce propos.
Deschamps : «Ce n’est pas pour l’empêcher de rejoindre l’Algérie»
De son côté, le principal concerné, filmé par la caméra de l’OL TV au moment même où il apprenait sa convocation chez les vice-champions du monde 2022, ne cachait aucunement sa joie, son bonheur et sa satisfaction de goûter enfin au plaisir d’être international A, après avoir écumé toutes les catégories en bleu et avoir été, notamment, vice-champion olympique à Paris, l’été dernier, sous la coupe de Thierry Henry. «Ça fait plaisir.
C’est le début d’une belle aventure», lançat-il, sourire large et yeux rieurs. «Je suis impatient de pouvoir commencer, surtout qu’on va jouer deux beaux matches. Je suis impatient de pouvoir apporter ma pierre à l’édifice », enchaînera la pépite lyonnaise. La convocation de Cherki chez les Bleus met, de fait, définitivement fin à tout espoir algérien de le voir sous le maillot vert étant donné qu’on verrait mal comment Deschamps se priverait d’utiliser le futur ex-Lyonnais, auteur de 12 buts et 20 passes décisives cette saison avec l’OL. Le surdoué lyonnais de 21 ans se voit, surtout, récompensé de son excellente forme. Et à un an de la Coupe du monde, le timing est parfait pour lancer son histoire en bleu comme il l’avait lui-même suggéré.
Cherki : «Le début d’une belle aventure»
Il rejoint ainsi ses amis, Barcole et Dembélé, après avoir été sacré meilleur passeur et meilleur dribbleur de la Ligue 1 française. Une distinction remise pour la première fois cette saison par la Ligue de football professionnelle (LFP) comme l’avait annoncé l’OL dans un post sur ses réseaux sociaux, montrant son jeune joueur soulever le trophée au milieu des supporters. Ironie du sort, Rayan Cherki est devenu international A après avoir disputé son dernier match avec Lyon.
L’attaquant avait, en effet, annoncé, samedi soir, juste après Lyon-Angers (2-0) pour le compte de la 34ème journée de Ligue 1, qu’il quittait son club formateur. «C’était ma dernière, je pense, avec Lyon, mais je suis prudent, car je sais ce que j’ai vécu l’été dernier, je sais par où je suis passé. Je verrai où le vent me mène, je suis fier de ce que j’ai fait pour l’OL.» Il est sorti en larmes à la 90’ minute, remplacé par Abner Vinicius.
Les «conseils» de Gouiri n’ont pas pesé
Lancé en pro en 2019, Cherki a disputé 185 matches avec l’OL (29 buts, 45 passes décisives). «J’ai commencé la saison au loft alors que j’ai jamais trahi le club, j’ai tout donné pour ce blason, a-t-il poursuivi. Ça n’a pas été une saison facile, on m’a beaucoup craché dessus en interne, beaucoup mal parlé de mon entourage, alors que je suis le seul à prendre mes décisions», a-t-il pesté. Il aura désormais à coeur de prouver à ses anciens patrons qu’ils avaient tort dès la première semaine du prochain mois et le choc face à l’Espagne, championne d’Europe en titre. Le forcing de la FAF mais aussi et surtout les «conseils» de son ancien coéquipier et ami de longue date, Amine Gouiri, n’ont, au final, rien changé à la destinée du nouveau débarqué chez les Bleus. RACHID BELARBI