ALG : Gouiri en mode offensif

Très attaché à son algérianité qu’il revendique comme une fierté, l’attaquant international Amine Gouiri affiche clairement son ambition de gagner la prochaine CAN.
Il exhorte, également, en des termes clairs, Maghnes Akliouche et Rayan Cherki à le rejoindre chez les Verts avant d’officialiser la qualification à la Coupe du Monde, sous peine de perdre du crédit auprès des joueurs et du sélectionneur. Déroutant et allant droit au but avec l’Olympique de Marseille, Gouiri l’est aussi dans ses déclarations. Dans un long entretien accordé au célèbre magazine français Onze Mondial, l’avant-centre algérien a affirmé tout de go que l’objectif de l’EN au Maroc était de soulever le trophée.
«L’objectif est de gagner la CAN-2025»
«Déjà, on vise la qualification pour la prochaine Coupe du Monde. Nous sommes premiers, il reste quatre matches, dont deux à domicile. On est devant, on a notre destin entre nos mains. A nous de bien faire les choses. C’est le rêve de participer à la Coupe du Monde avec sa sélection. Ça fait deux Coupes du Monde qu’on loupe. La dernière Coupe du Monde, je l’ai regardée en tant que supporter.
Et là, le fait de participer à un Mondial, ce serait un kiffe de fou. Avant ça, on a une autre grande compétition qui arrive, la CAN. On vise la victoire finale. On veut gagner cette CAN. Je dis ça, mais les Marocains, les Ivoiriens, les Sénégalais, les Camerounais ou les Egyptiens et les autres, ils veulent également ça. On est plusieurs grosses nations à avoir le même objectif. En étant joueur de l’équipe nationale d’Algérie, tu te dois d’avoir cet objectif», a-t-il, en effet, lancé sans fioritures.
«Cherki et Akliouche doivent trancher»
Au sujet des pépites Cherki et Akliouche, l’ancien Niçois y est, tout autant, allé sans détour. «Si j’ai un message pour Maghnes Akliouche et Rayan Cherki ? C’est leur choix. J’étais à leur place, je sais que ce n’est pas facile d’entendre son nom lié à l’Algérie à chaque sélection. Ils sont les bienvenus, mais il ne faut pas qu’ils tardent à faire leur choix. Un groupe est en train de se construire. Les joueurs ont un ego, un orgueil, le coach fait ses choix aussi, nous, on fait toutes les qualifications pour la CAN et le Mondial. On a fait de longs déplacements, comme au Botswana.
C’est difficile de faire ces matches, c’est dur de gagner pour se qualifier. Donc si des nouveaux arrivent comme ça, une fois qu’on est qualifiés car on n’est pas encore qualifiés je pense que certains joueurs ne vont pas l’accepter. Même le coach, je ne pense pas qu’il l’acceptera. Leur choix sera fait après l’Euro espoirs, je pense. En tout cas, s’ils nous rejoignent, ils feront un bon choix, je leur ai déjà dit. J’en ai déjà parlé avec eux, je ne dévoilerai pas nos discussions. Mais ce serait un bon choix pour eux, je pense qu’ils le savent. Et même pour nous, car ce sont des joueurs de qualité», lâchera, ainsi, Gouiri.
«En Vert, c’est une émotion spéciale»
L’ancien serial buteur des jeunes catégories de l’équipe de France a, en parallèle, évoqué son rapport à l’Algérie et à sa sélection. «Depuis ma décision de rejoindre la sélection algérienne, je n’ai loupé aucun rassemblement, depuis novembre 2023. Je me sens vraiment bien. J’ai une quinzaine de sélections, quatorze pour être exact. La sélection, c’est particulier. C’est un truc totalement différent. Le pays, les supporters, la ferveur, c’est indescriptible. Il faut le vivre pour le comprendre. C’est vraiment fort, c’est intense même. Tu arrives deux heures avant le match, le stade est déjà rempli. C’est un truc de fou. Ce qui m’a vraiment marqué, c’est l’accueil des supporters quand on joue à domicile.
Tu entres dans un volcan. J’ai déjà marqué quelques buts avec la sélection et je te promets que c’est une émotion spéciale. Marquer en club et en sélection, c’est vraiment différent. Bon, maintenant que je suis à Marseille, on peut dire que ça se ressemble un peu. Mais franchement, les émotions qu’a procurées de marquer pour l’Algérie. Je n’ai même pas les mots. Je supporte l’Algérie depuis que je suis petit. C’est mon pays, celui de mes parents, celui de toute ma famille. Jouer pour l’Algérie, on peut dire que c’est un truc hors du commun. Je suis hyper fiera», affirmera-t-il.
«Avant Belmadi, personne ne m’avait appelé»
Et d’enchaîner : «Concernant mon choix de rejoindre la sélection algérienne, il faut rectifier certaines choses. Les gens parlaient beaucoup de ma supposée arrivée, de mon choix, il y a eu de nombreux débats. Mais il faut savoir une chose, la première fois que j’ai eu le sélectionneur Djamel Belmadi au téléphone, c’était en septembre ou octobre 2023. Et je suis venu en sélection en novembre 2023. Avant ça, tout le monde parlait, mais il n’y avait rien, personne ne m’avait appelé.
Quand on parle d’un joueur qui va arriver en sélection, ça parle beaucoup sur les réseaux. Mais il n’y avait rien en réalité. Si le coach m’avait appelé avant, je serais peut-être venu avant. Mais je n’avais reçu aucun appel, c’était simplement des «on dit». Dès qu’il m’a appelé, je suis venu, il n’y a pas eu d’hésitation, ça s’est fait rapidement. J’attendais l’appel, j’étais en équipe de France espoirs. Je n’allais pas refuser les espoirs pour l’Algérie alors que je n’étais même pas sélectionné».
RACHID BELARBI