Bien au-delà de l’affirmation de Vladimir Petkovic comme le personnage central du renouveau de l’EN, les deux récentes sorties ont confirmé la prise de poids de certains éléments qui ne tarderont certainement pas à s’installer dans le onze-type. 

On le savait déjà : les deux dernières rencontres de l’année civile des Verts accorderont, non pas de bonnes notes, mais plutôt des points décisifs à ceux qui sauront en profiter. En premier responsable de cette EN invaincue et qui aura survolé son groupe E, le sélectionneur national remporterait, d’ailleurs, facilement le concours à l’applaudimètre.

Sa capacité à réoxygéner le vestiaire en réaffectant les cadres à des tâches plus précises tout en y introduisant de jeunes qui ne rechignent pas à suer pour gagner un brin de minutes à grignoter lui a, ainsi, permis de reconstruire sur du solide avec un groupe désormais prêt à repartir vers de nouvelles conquêtes. Côté effectif, cette fenêtre internationale du mois de novembre a aussi et surtout permis à Mohamed Farsi, Jaouen Hadjam, Ahmed Kendouci, Himed Abdelli, Amine Gouiri et Mohamed Amine Amoura de s’affirmer comme de véritables atouts sur lesquels le patron technique de l’EN peut désormais compter.

A table les tauliers 

A reconsidérer leurs prestations sans tenir compte de leur statut, ces six joueurs peuvent ainsi prétendre à s’asseoir à la table des habituels titulaires et tauliers du vestiaire sans avoir le moindre complexe. A voir la manière avec laquelle le défenseur-latéral des Colombus Crew a géré l’absence de Youcef Atal en faisant mieux que de le remplacer numériquement renseigne, à ce propos, un peu mieux sur le rôle qu’il aura à tenir dans les rendez-vous à venir.

Tout comme le retour en force de Jaouen Hadjam et sa production super convaincante devrait tranquilliser pour un bon moment ceux qui militaient pour refaire coulisser Ramy Bensebaïni vers le flanc gauche tout en énumérant les fois où Rayan Aït Nouri s’était pris pour un attaquant que pour un arrière à la mission défensive bien plus ingrate. Au milieu de terrain, la suspension du clivant Ramiz Zerrouki aura, par ailleurs, permis à Ahmed Kendouci d’endosser les responsabilités dues à un milieu central de métier, aussi bien comme pointe basse d’un milieu en losange ou encore dans le rôle d’une sentinelle qui avance au gré de la hauteur du bloc.

Une profondeur de banc rassurante

Le joueur prêté par Al-Ahly au Cleopatra FC a, en sorte, justifié sa présence au sein du groupe en cet automne et même dans le onze de départ face au Liberia à travers une copie riche en bons points. Seul professionnel algérien capitaine d’une équipe de l’élite dans le big5 européen, Himed Abdelli a, de son côté, gagné le droit d’être revu sous le maillot vert mais dans de meilleures dispositions et avec un plus important temps de jeu.

Ce qu’il a montré en moins d’un quart d’heure face aux Lone Stars crédibilise ses ambitions d’être, un jour, dépositaire du jeu et l’un des principaux relais des manœuvres offensives. Très en vue tout au long des six rencontres de ces éliminatoires de la CAN-2025 dont l’EN vient de refermer la parenthèse avec succès, Amine Gouiri aura, en outre, fait étalage de toutes les qualités qui ont fait de lui le recordman de buts dans les jeunes catégories de l’équipe de France avec 48 buts en 73 sélections.

Un arsenal renforcé 

Son sens développé du but et sa technique raffinée l’ont, logiquement, installé dans un rôle important sur le front de l’attaque telle qu’imaginée par Petkovic. Sorti renforcé de cette trêve internationale malgré ses déceptions en club où il retrouvera un Jorge Sampaoli un caractère totalement opposé à celui dont il a désormais l’habitude en sélection, l’attaquant rennais fait, en somme, office d’un des grands gagnants de novembre, au même titre qu’Amine Amoura, dynamiteur et principal détonateur de la fin de match dominical dans la ferveur de Tizi-Ouzou.

L’arsenal offensif des Verts en sort, aussi, consolidé, offrant au staff technique une multitude de choix qui lui fera énormément de bien à la sortie de l’hiver, quand se profileront à l’horizon les tranchantes éliminatoires de la Coupe du monde -2026 et quand bien même l’adversité sera un peu plus soutenue qu’en cet automne de toutes les satisfactions.

RACHID BELARBI