Revenue invaincue de Malabo où elle a assuré le minimum syndical, la sélection nationale aura à cœur de mieux finir sa campagne qualificative, aujourd’hui à Tizi-Ouzou, face au faible Liberia.

Sans rien montrer de fameux ou qui puisse chasser l’ennui qui a accompagné sa prestation inaboutie en Guinée Equatoriale, l’EN aura tout de même réussi à garder sa cage inviolée et à enchaîner un cinquième match sans revers, dans ces éliminatoires, à défaut de pouvoir aligner une autre victoire qui aurait permis à son mentor d’égaler la prouesse de son prédécesseur.

Avec cinq succès en autant de journées de cette poule E qu’il terminera leader quel que soit le résultat de ce dernier galop face aux Libériens, Vladimir Petkovic aurait, en effet, rejoint Djamel Belmadi sur au moins un coup de force, celui de n’avoir concédé aucun point à ses adversaires dans la course à la qualification à la CAN. Gageons, toutefois, que le tacticien bosniaque se contentera allègrement d’un large succès final avec un très souhaité feu d’artifice offensif ! Il aura, alors, atteint le premier des objectifs que lui avait assignés la FAF et noté noir sur blanc sur le contrat qui lie les deux parties jusqu’à fin 2025.

Finir en beauté

De retour à Alger sitôt la corvée de Malabo exécutée avec une certaine nonchalance, somme toute compréhensible, la sélection nationale a, d’ailleurs, repris l’entraînement collectif dès vendredi, dans son cocon du Centre technique national de Sidi Moussa. Sous le regard amusé mais attentif de Rafik Saïfi, en stage en vue de l’obtention de l’AFC Pro, le patron technique des Verts a, comme de coutume, scindé son groupe en deux. Les joueurs ayant disputé le match de la veille ont eu droit à un programme spécifique à la salle de gym sous la conduite du préparateur physique, Paolo Rongoni au moment où les autres éléments du groupe se sont entraînés intensément sur l’une des pelouses du CTN.

Hier, pour l’ultime séance d’entraînement avant de rejoindre Tizi-Ouzou, il était plus question d’approche tactique et de dernières consignes relatifs aux coups de pieds arrêtés et aux tâches défensives. Assigné à répondre aux questions des représentants des différents organes de presse, le jeune et longiligne attaquant Amine Chiakha ne pouvait, en parallèle, s’empêcher d’afficher une bonne humeur contagieuse et un bonheur juvénile.

Zerrouki out, Chiakha l’attraction

«Très content, très heureux et très bien accueilli» même s’il n’a «joué que cinq minutes», l’avant-centre de Copenhague paraissait prêt à bénéficier, comme il l’espérait à haute voix, d’un «meilleur temps de jeu à Tizi-Ouzou», où il sera certainement l’une des attractions de cette première historique du stade Hocine -Aït-Ahmed. Dans le sublime écrin qui fera le plein pour accueillir Riyad Mahrez et ses coéquipiers, Mohamed Farsi voit, à ce sujet, «une belle opportunité de clore notre campagne de qualification».

«En Guinée Equatoriale, on a joué à 14h, sur une pelouse catastrophique ! On ne peut forcément s’attendre à beaucoup mieux. C’était dur. Il faut retenir le positif à savoir qu’on a réussi à revenir avec un point. Maintenant, face au Liberia, nous sommes très excités à l’idée de jouer à Tizi-Ouzou. On va essayer de faire un bon match et terminer cette campagne en beauté» ,ambitionne le sociétaire des Colombus Crew, très bien intégré dans le moule Petkovic, tout comme son coéquipier de Charleroi, Adem Zorgane.

Après l’ennui de Malabo, démonstration à Tizi ?

Regrettant à demi-mots de «n’avoir pas eu beaucoup de temps à préparer cette rencontre face au Liberia», le milieu de terrain international estimait néanmoins que le fait que «l’ambiance soit bonne au sein du groupe» suffise, apparemment, à tout compenser. Y compris l’absence de Ramiz Zerrouki, le plus en vue à Malabo et suspendu face aux Lone Stars pour cumul de cartons ? «Zerrouki fait d’excellents matches en EN et mouille le maillot dès qu’il est sur la pelouse», l’encensait Zorgane vendredi en zone mixte, comme pour mieux attester de la « bonne ambiance » qui caractérise la vie du groupe dans le vestiaire.

Un argument de plus pour voir la meilleure version possible de cette EN de Vladimir Petkovic qui a, certes, survolé son groupe E dans ces éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations -2025, mais sans jamais soulever les foules ou impressionner les plus exigeants. Dans l’une des plus belles enceintes d’Afrique du Nord, devant un public passionné et qui fera comme à l’accoutumée voler les décibels au plus haut et face à une adversité des plus modestes, le temps est, semble-t-il, venu de le faire !

RACHID BELARBI