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ALG : Les leçons de Kampala

RACHID BELARBI

Bien que la victoire à Kampala lui permette de garder pour au moins neuf mois son sa pole position, la sélection nationale doit, néanmoins, montrer un tout autre niveau si elle ne veut pas rater son troisième Mondial de suite.

Même Vladimir Petkovic n’a pas vraiment compris ce qui n’avait pas marché en première période, ni ce qui a changé en seconde mi-temps pour pouvoir l’expliquer à sa sortie du vestiaire. Avec sa communication minimaliste et son accent si propre aux francophones de l’Europe de l’Est, le patron technique des Verts s’est, en effet, contenté de « remercier les joueurs pour leur grinta » sans pour autant dresser la moindre analyse de la catastrophique entame de match de son onze ou tenter de justifier le regain de forme constaté au retour de la pause-citron et son incidence sur le résultat final.
Or, tous ceux qui ont suivi la retransmission hachée de cette empoignade entre l’Ouganda de Paul Put et l’EN se sont certainement attardés sur le handicapant niveau affiché par la charnière défensive centrale des Verts, composée de la paire Aïssa Mandi Mohamed Amine Madani. Le but encaissé dès la dixième minute de jeu illustre, en effet, parfaitement ce manque de rigueur et de solidité défensives nécessaires à toute sélection qui ambitionne de se frayer un chemin vers le haut niveau international.

9 mois pour un axe nouveau

Dès lors, si une attaque aussi peu percutante que celle de l’Ouganda a pu causer autant de dégâts dans l’arrière-garde telle qu’imaginée et composée par le staff technique de l’EN, il faudrait sans nul doute craindre le pire pour l’imperméabilité des Verts au moment de croiser des attaquants de renommée mondiale ou des sélections connues pour leur puissance offensive. En attendant d’aller défier le Botswana, pour le compte de la 5ème journée de ces éliminatoires de la FIFA World Cup 2026, Petkovic a désormais neuf mois devant lui pour trouver la formule idoine. A ce sujet, si le rétablissement et le retour à la compétition de Ramy Bensebaïni lui sera forcément bénéfique, il lui faudra en parallèle chercher un remplaçant à un Mandi qui n’est plus que le fantôme du rassurant défenseur qu’il aura été lors de ses belles années rémoises.

Dr Jekyll et Mister Hyde

Aussi, lui faudrait-il oeuvrer à réajuster l’emplacement des pistons Atal et Aït-Nouri de manière à offrir plus de garanties défensives en contrepartie de leur allant offensif. L’arrière-garde ne sera, en outre, pas le seul chantier ouvert de Petkovic à l’occasion des prochaines fenêtres internationales qui alterneront rendez-vous amicaux et éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2025.
Autant les milieux de terrain ont été sans intensité, sans impact et sans imagination, autant les attaquants auront, pour leur part, été poussifs et sans imagination, aucune, tout au long d’un premier half qui nous a rappelés les années sombres du football national. Entre les limites montrées avant la mi-temps et le potentiel entrevu durant les quarante-cinq dernières minutes, le fossé est tellement énorme que Petkovic et son staff doivent, d’ailleurs, s’y engouffrer pour tenter de trouver des explications rationnelles à ce changement du style Docteur Jekyll et Mister Hyde. Ou plutôt le contraire.

Code switching à la pause

D’autant plus qu’après avoir grillé un joker à domicile face à une Guinée finalement pas si redoutable que cela comme en témoigne sa glissade au Maroc face au Mozambique, les Verts n’avaient aucunement droit à une seconde contre-performance de rang sous peine d’hypothéquer grandement leurs chances de présence de l’autre côté de l’Atlantique à l’été 2026 lors de la grande kermesse du football mondial. Dans l’attente d’une analyse rationnelle qui expliquerait ce qui a « switché » à la pause, cette victoire à Kampala nous a, en somme, appris qu’un Aouar inexistant avant 18h pouvait se transformer en redoutable finisseur, qu’un Amoura sans jus pouvait rouler au super à l’heure de jeu où encore qu’un Benrahma transparent pouvait, quant à lui, se jouer d’une défense complète quand il n’est pas astreint à coller à la ligne de touche.

RACHID BELARBI

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