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ALG : Effacement des dettes et réduction des masses salariales ? (Lafordasse)

LAFORDASSE

On en parle. Ballon d’essai ou essai réussi. L’événement, en ce début de semaine, fut la mise en place de la Commission mixte, ministère de la Jeunesse et des Sports – Fédération algérienne de football, chargée de l’épineux et lourd dossier du professionnalisme en Algérie. En fait, il s’agit d’un recadrage de l’actuel ministre, Abderrazak Sebgag, par rapport à ce qu’a fait son prédécesseur, Sid Ali Khaldi, qui avait procédé, le 9 juin dernier, à la mise en place de la même Commission. Trois mois après, le MJS opère une reconfiguration, en désignant un nouveau président, Ameur Mansoul, à la place de Mohamed Mecherara qui restera (tout de même membre de cette Commission mixte!), aux côtés de Réda Abdouche, président de la DCGF, et Yacine Benhamza, vice-président de la FAF, membre du Bureau fédéral et président de la Commission du professionnalisme.

Lors de la réunion, qui a suivi la cérémonie d’installation de Commission mixte, il y a eu des échanges sur ce dossier. Unvéritable fardeau pour les pouvoirs publics et la FAF devant l’ampleur des dégâts occasionnés par au moins deux éléments importants: l’absence, il y a onze ans, d’un terrain favorable et d’une préparation réfléchie au lancement de la professionnalisation du football en Algérie, d’un côté, et l’absence du moindre contrôle et de suivi de ce projet qui a engendré, au fil des années, une multitude de problèmes. A commencer par l’endettement des clubs, sur le double plan fiscal et parafiscal, et le déficit budgétaire qui se chiffrent à des milliers de millions de dinars. Un argent sorti tout droit du trésor public à travers un Compte d’Affectation Spécial (CAS) qu’il sera quasi impossible de recouvrer.

La raison majeure est sans doute la crise financière qui frappe de plein fouet tous les clubs et l’absence d’un modèle économique, viable et rentable, capable, à terme, de remédier à cette situation de fait. Devant ce constat, les pouvoirs publics seront amenés à ‘’accepter’’ l’unique solution, celle de l’effacement des dettes fiscales et parafiscales, mais à des conditions draconiennes pour l’accompagnement futur de ce projet de professionnalisme, tel qu’exigé par les instances internationales (FIFA et CAF). Cette première étape sera importante et cruciale en même temps, et dépendra de la capacité de l’État à accepter une telle démarche, refusée pour d’autres secteurs. La contrepartie serait une diminution drastique du train de vie des clubs, notamment en matière de dépenses et plus particulièrement les masses salariales.

Autre point à résoudre, celui de l’équité entre les clubs de l’élite, dont certains jouissent de l’apport – souvent sans compter – d’entités économiques publiques (Sonatrach et ses filiales et Serport) ou liées à des capitaux étrangers (Groupe Madar). La Commission mixte, qui s’appuiera probablement sur le travail réalisé par la DCGF, devra proposer les mécanismes nécessaires qui cadreront le financement des clubs et la révision du système de management de ces derniers, afin de diminuer les charges et augmenter tout en élargissant l’éventail des ressources. La Commission mixte sera, d’ailleurs, dans sa nouvelle configuration pour avancer et aller rapidement vers les pistes de solutions qui seront concertées avant leur soumission au ministre, puis au Conseil du gouvernement, voire au Conseil des ministres. On reviendra sur ce sujet dans nos prochaines éditions.

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