Les infosQatar 2022

CM : La réalité tord le cou aux idées reçues

AVEC GULF TIMES de DOHA

«La Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022 a réalisé l’unité du peuple arabe et a prouvé qu’elle est son lieu de rencontre». C’est ce qu’a déclaré le président du Centre de presse du Qatar, Saad Mohamed al-Rumaihi en marge de la table ronde sur les «campagnes occi- dentales contre le Qatar et les pays arabes», organisée dimanche par le Centre de presse du Qatar (QPC) en coopération avec l’agence de presse du Qatar (QNA). «Aujourd’hui, le monde arabe tout entier, d’est et ouest, du nord et sud, se tient derrière l’équipe nationale marocaine. Ils sou- tiennent tous les Lions de l’Atlas et espèrent que l’équipe nationale maro- caine atteindra la finale de la Coupe du Monde et surclassera l’équipe de France au prochain tour», a déclaré al-Rumaihi. «Je le vois comme un nouvel éveil de la culture arabo-is- lamique. Oui, nous sommes émotifs par nature, nous soutenons chaque réalisation arabe. Le grand effort fait par les médias qatariens, que ce soit les journaux, la radio ou la télévision, avec le sport arabe chaînes satelli- taires, ont fait un excellent et magni- fique travail concernant les dossiers quotidiens présentés», a déclaré le président de QPC.

Propagande négative

Le vice-président de QPC et rédacteur en chef du Gulf Times, Faisal Abdul- hameed al-Mudahka, qui a animé la table ronde, a expliqué pourquoi il y a eu tant de propagande négative contre le Qatar à l’approche de la Coupe du monde. «Il y a trois raisons, l’une est le racisme, la deuxième est la haine, et la troisième l’orientalisme et la perception du stéréotype sur les Arabes et les musulmans en général, la Ghotra (couvre-chef), l’islamophobie, la per- ception alimentée par Hollywood, les anciens voyageurs, ont conduit à cela. Maintenant, la question est de savoir ce que la Coupe du monde a fait de cette fausse perception, elle a changé toute la perception du monde arabe, pas seulement du Qatar. C’est ce que le Qatar visait, en termes de généro- sité, d’hospitalité, de culture, et cela c’est la terre de la civilisation, la terre de la plupart des prophètes qui sont de cette région. C’est un changement to- tal, l’image de l’Arabe après la Coupe du monde va être différente de celle d’avant la Coupe du monde», a souli- gné al-Mudhahka.

Vieux réflexes et inconscient collectif

Le Dr Tarik M Yousef, directeur du Middle East Council for Global Affairs, a déclaré au Gulf Times en marge de la table ronde que «l’un des résultats inattendus de l’organisation de la Coupe du monde au Qatar a été le creuset des cultures. Cela a grandement contribué à promouvoir la compréhension, le respect, a facilité la curiosité et a réuni des peuples qui, normalement, en raison de la géographie, ne se connecteraient pas les uns aux autres, ne se connaîtraient pas et auraient peut-être été influencés par la mauvaise image. Ce que la Coupe du monde a fait, c’est vraiment démontrer à bien des égards le pouvoir du football alors qu’il est autorisé à faire précisément cela : promouvoir les cultures, promouvoir la diversité, la compréhension et la curiosité, et permettre aux gens de se réunir pour célébrer et se tolérer les uns les autres». Nazim Bessol, membre du bureau exécutif de l’Association internationale de la presse sportive – région Afrique, a mis en exergue, dans un communiqué au Gulf Times, la fausse image diffusée par certains médias occidentaux.

Le cliché des occidentaux

«Je pense que ce n’est pas nouveau c’est vieux, c’est un concept qui existe depuis la fin du 18e siècle, début du 19e siècle où la représentation de tout ce qui est hors des frontières européennes est perçue comme un monde rétrograde et c’est ce qui justifie l’injustifiable», indique le directeur de la rédaction de Botola. «On se souvient des missions civilisatrices des populations qui étaient considérées comme indigènes et qui étaient traitées comme des moins que rien. Peut-être que dans l’inconscient collectif cette idée demeure malgré les années et les siècles qui passent», poursuit Nazim Bessol. Au final, quand on discute avec les gens et surtout avec beaucoup de collègues venus couvrir la Coupe du monde, leur émerveillement est à la mesure, je crois, de l’ignorance de cette région et de ces pays et peut- être au-delà. «Je suis algérien mais ça m’est arrivé en France où j’habitais, en discutant avec des gens qui me demandaient sincèrement et pas pour insulter (sur le Qatar), y a-t-il des chameaux, des palmiers, est-ce que c’est comme l’Algérie ?», a-t-il dit.

Décalage médiatique

Et d’ajouter : «C’est vraiment la carte postale du courant de l’époque que certains ont gardé et se poursuit au 21ème siècle… Alors quand il y a cette représentation qui reste dans le temps et que les médias travaillent non pas pour la corriger mais pour la maintenir, voire le renforcer, il n’y a que l’expérience et le constat sur place qui peuvent lutter contre ces fausses images […] Quand les gens arrivent ici à Doha, le premier contact peut être le premier moyen de transport c’est le métro, et ils ont tous d’accord que ce métro c’est quelque chose qu’ils n’ont jamais vu, j’ai un collègue qui a dit que ce n’est pas un métro, c’est un avion classe affaires. Imaginez donc, le choc que c’est lorsque vous arrivez avec des idées préconçues et que vous trouvez un avion au lieu d’un métro ! Il y a quelque chose de cet ordre-là et de cet état d’esprit là. Il peut y avoir aussi, le refus d’en savoir plus. Qu’on le veuille ou non, il y a des cultures de pays qui sont dominantes et qui travaillent à le rester. Propager une fausse image, dénigrer des régions et des populations fait partie de cette volonté à maintenir le staut-quo et donc une certaine domination. Je pense que c’est la principale explication», a conclu Nazim Bessol.
– AVEC GULF TIMES

Bouton retour en haut de la page