C’est le temps de la suspicion et des atteintes à l’intégrité des arbitres dont certains, il est vrai, méritent de ne plus faire partie de la corporation. La suspicion est d’autant plus grave qu’elle touche des arbitres internationaux avec des arguments qui font des clins d’œil à la corruption et au régionalisme. De quoi faire bon ménage. Ainsi, lors de la neuvième journée du cham- pionnat de L1, deux arbitres internationaux, et pas des moindres, ont fait l’objet d’une « radioscopie » en règle, qui n’a rien à voir avec leur prestation arbitrale. A l’un, il est reproché d’habiter dans la même région d’une équipe et d’avoir influé sur le résultat ; à l’autre d’avoir été désigné pour diriger une formation qui a déposé contre lui, depuis plusieurs saisons, une plainte en justice.

Des spécialistes des coulisses rejettent ces « accusations » et les dénoncent comme n’étant pas innocentes. Elles visent en partie la nouvelle Commission fédérale d’arbitrage, avec à sa tête Djamel Haïmoudi. Certains de ces dénonciateurs sont connus depuis des lustres pour leur capacité de nuisance. Ce sont bien souvent des anciens arbitres qui occupent des espaces médiatiques et sont soit à la disposition de quelques dirigeants de clubs, soit ils pilotent des « poulains » au niveau de la corporation. Leur objectif est de leur ouvrir le chemin qui mène vers le badge international et les privilèges qui l’accompagnent. Bien sûr, rien n’est gratuit puisque le football dans notre pays est devenu professionnel.

Ils brassent des millions et des millions de dinars et l’on est loin, bien loin de l’époque où un Khelifi Ahmed officiait un MCA-USMA, ou un Kouider Benzellat, un MCO- ASM. Le premier était d’Alger, le second d’Oran. Et c’étaient les dirigeants de ces clubs, qui demandaient respectueusement leur arbitrage. En ce temps-là, la malhonnêteté ne se calculait ni en kilomètre ni en billets. Le football était l’apanage des seigneurs du sifflet.