
Pas un jour ne passe, depuis le 30 avril dernier, sans que le gestionnaire démis- sionnaire de la FAF, Charaf-Eddine Amara, ne soit au centre d’une nouvelle polémique. Son non-respect des personnes et des statuts, son unilatéralisme assumé et parfois provocateur entre autres, a mené en l’espace d’une année l’instance de Dely Ibrahim droit dans le mur et dans la division. «Il a réussi l’exploit d’en faire une coquille vide en un temps record», tonne un ex-membre du Bureau Fédéral. Il est vrai que le constat est amer, édifiant, même inquiétant tant, plusieurs struc- tures vitales de la Fédération et du football national ont été mises en veilleuse, voire déconnectées.
Il en est ainsi pour la Direction de la gestion et du contrôle financier (DCGF) ainsi que la Direction technique nationale, toujours dirigée par l’intérimaire Toufik Korichi depuis plus de 3 mois, alors que la FAF avait annoncé la mise en place prochaine d’une commission pour désigner le successeur de Ameur Chafik et son adjoint, Benaouda Abdelkrim. La Commission nationale de résolution des litiges (CNRL) ne siège plus depuis le mois de mars dernier, alors que les dossiers s’entassent et que la fin de saison est à quelques encablures. Cependant, Charaf- Eddine Amara prétend toujours présider une Fédération sans Bureau Fédéral et garde la main sur la Commission d’arbi- trage, alors que les scandales font rage.
Un état des lieux qui place le Secrétaire général de la FAF, Mounir Debichi, dans une situation des plus inconfortables. Il se retrouve coincé entre le marteau et l’enclume. Redevable envers son patron de l’avoir sorti du placard après une courte expérience à l’USM Alger et lui fait avaler, au jour le jour, des couleuvres. Pourtant, ce cadre du ministre de la Jeunesse et des Sports et ancien arbitre est le premier garant du respect des statuts de la FAF et l’interlocuteur numéro un avec les auto- rités publiques et les instances interna- tionales. D’ailleurs au pic de la crise, il n’a pas rompu le contact avec les membres démissionnaires.
Mounir Debichi, qui n’est pas membre du BF, n’a pas rechigné à valider le procès- verbal de la réunion du 30 mars dernier, où il est question de la démission de Charaf- Eddine Amara. Mais, il aurait suggéré au patron du Holding Madar de jeter l’éponge et de rentrer chez lui, après les démissions en cascade, arguant le fait que le BF soit de fait dissous. Une vérité que Charaf-Ed- dine Amara refuse d’admettre et malgré son entêtement, il continue de travailler dans la discrétion, tout en cherchant dans la discrétion une sortie «honorable» à l’ex-locataire de Dely Brahim devant les dernières démissions.
Bref, durant les dernières semaines, Mounir Debichi a pris du volume et semble avoir pris la pleine mesure de sa fonction et de son poste. Aussi se positionne-t-il pour l’après-Charaf-Eddine Amara. Régle- mentaire, c’est lui qui devrait conduire les travaux de l’assemblée générale extraor- dinaire pour l’instauration d’un nouveau BF, de concert avec la Commission électo- rale. Une mission qu’il compte accomplir normalement sans parti pris, et pourquoi pas y poursuivre ses fonctions pour un nouveau mandat.
– NAZIM BESSOL