«Ils n’ont pas leur place dans un stade, mais dans une prison». Ce sont là des pro- pos que l’on entend souvent à Oran quand la conversation toujours très animée, tourne autour du Mouloudia professionnel. L’intervention du wali d’Oran, Saïd Sayoud, à la suite d’une réunion avec des membres du CA dont les présidents du CA, Djabari Youssef et de celui du CSA, Bensenouci a donné de l’espoir aux supporters et aux sympathisants à travers toute l’Oranie.
A l’orée de la nouvelle saison, le wali d’Oran a encore une fois devant le feu qui couve au sein de la maison des Hamraoua joué au pompier. Il en a profité pour faire des révélations fracassantes sur le soutien moral et… financier accordé par les autorités durant la saison passée. Il se chiffre à « 24 milliards de centimes depuis mars dernier seulement, sans compter les aides accordées précédemment par la wilaya ». Sans compter également les 15 milliards de centimes accordés annuellement par la société nationale Hyproc.
De ces divulgations, il apparaît que Saïd Sayoud s’est investi totalement pour maintenir l’équipe en L1durant toute la phase retour. « Je me suis engagé auprès des supporters, les rassurant que le club ne reléguera pas en dépit de toutes les circonstances. Le MC Oran n’a perdu aucune rencontre durant les 14 derniers matchs qu’il a disputés». Il a tenu parole et occupé le terrain pour sauver le club alors que des membres du CA et particulière- ment Djebari Youcef, prenaient la poudre d’escampette.
Devant la gestion du club qui n’est pas calamiteuse, mais inexistante, le wali a demandé aux membres du CA –dont on se demande quel a été leur apport financier ou moral la saison passée ? – des comptes. Il leur a exigé «de revoir la réorganisation de la maison (…) et de tirer au clair toute situation opaque ou suspecte», tout en déplorant en premier chef qu’«aucun des joueurs ni des membres du staff technique n’ont perçu leurs mensua- lités, en plus de l’entassement des dettes du club».
Devant cette situation, Saïd Sayoud est allé plus loin. Il a décidé de communiquer dans les prochains jours « un bilan du club (…) à toute la population oranaise pour la prendre à témoins ». Il n’en a cure des membres du CA, comme Djebari, Belhadj ou Mehiaoui qui ont des clientèles à la capacité de nuisance susceptible de trans- former les tribunes en un lieu de contes- tation. Tout comme il a mis en garde les soutiens extra-sportifs notamment dans le milieu des issabistes qui ont fait leur fortune alors que le Mouloudia leur a donné une éphémère notoriété.
En conclusion, le wali a lancé un avertissement à Djebari à qui, il a refusé une démission un peu trop cavalière. Mieux encore, il lui a rappelé que «la situation financière du club devait, selon la régle- mentation, être finalisée le mois de juin (…). Toute décision relative à la prolonga- tion des délais est tributaire des instances judiciaires». Le Premier magistrat d’Oran a fixé l’ultime délai à lundi. Les supporters et sympathisants au nom des 200 morts et disparus dont une cinquantaine de joueurs du Mouloudia du quartier d’El Hamri durant la guerre de Libération, sont dans l’attente d’une solution salvatrice.
– AB. LAHOUARI
