En 1974, lors de la CAN au Caire, vers 11 heures du soir, trois journalistes (le Zaïrois Tchumpoumpou, le Tunisien Mahjoub Faouzi et l’Ethiopien Fekrou Kidané) m’ont rendu visite à l’hôtel. La journée a été harassante et très tendue lors de l’assemblée générale élective de l’Union des journalistes sportifs africains (UJSA), et les trois confrères sont venus me demander si l’Algérie voulait bien prendre la présidence de l’Union, puisqu’aucun accord n’avait été trouvé entre les candidats. C’était ma première CAN et, naïvement, j’avais répondu que je n’étais pas venu pour ça et que j’allais consulter le ministère de la Jeunesse et des Sports. J’attends toujours sa réponse.

C’était ma première rencontre avec Fekrou et, durant une cinquantaine d’années, nous avons gardé des rapports amicaux avec quelques brouilles. C’était le grand frère ! Entre 1995 et 2015, pratiquement chaque mois, à Paris, où nous résidions, nous nous rencontrions « Au Chien qui aboie », un sympathique restaurant à Montparnasse (aujourd’hui « Au Chien qui fume »). Durant toute cette période, avec l’Ethiopien, comme on aimait l’appelait pour faire le balancier avec le Secrétaire général de la CAF, Mustapha Fahmy, l’Egyptien, on refaisait le monde du football africain avant de couvrir les grands événements sportifs de la planète. Fekrou Kidané était au petit soin avec moi. J’étais son petit frère.

De retour au pays, j’avais régulièrement de ses nouvelles par les confrères. Il était quelque peu fatigué, me disait-on. Fekrou n’a pas tenu une seule promesse, celle de visiter Addis-Abeba en sa compagnie. Ce voyage nous l’avons reporté à plusieurs reprises. Il voulait tant que je visite son club de cœur, le Saint George Sport, où a évolué l’ancien président de la CAF, Ydnekatchew Tessema. Il a été son principal conseiller durant tout son règne au Caire et un fidèle parmi les fidèles du grand Baobab, Issa Hayatou.

AHMED BESSOL LAHOUARI