D’abord pressenti au Real Madrid où à Liverpool, l’international algérien, Rayan Aït-Nouri, a signé un contrat de 5 ans en faveur de Manchester City. Il est le 6e Algérien à porter les couleurs des Citzens et aura la lourde tâche de faire oublier Riyad Mahrez qui a laissé une empreinte au club.

L’arrivée Rayan Aït-Nouri représente le renouveau de l’effectif citizen, amorcé l’hiver dernier par les arrivées de l’Égyptien Omar Marmoush et de l’international ouzbek, Abdukodir Khusanov. Après 5 saisons passées à Wolverhampton, l’Algérien devra faire sa place dans un club tutoyant habituellement les firmaments, même si la formation de Pep Guardiola est en convalescence, réalisant une saison blanche. Troisième de Premier League, après avoir remporté 6 des 7 précédents championnats et finaliste malheureux de la FA Cup, Manchester City est en quête de renouveau. À seulement 23 ans, Rayan Aït-Nouri représente l’avenir, mais devra vite « être » le présent du club vainqueur de la Ligue des Champions 2022-2023.

Une saison accomplie

Le gaucher de l’équipe nationale, 4e latéral le plus décisif des 5 grands championnats avec 12 buts et passes décisives, devra mettre ses qualités au service de son nouveau club qui a trop souvent été amorphe cette année. Un transfert sonnant comme une consécration, mais qui rime aussi avec exigence. Tous les Algériens se souviennent du suspense avant les matchs des Citizens. Tantôt sur le terrain, tantôt sur le banc, Riyad Mahrez, alors au sommet de sa carrière, devait quand même se plier au management particulier de l’entraîneur espagnol. L’individualité au service du collectif, des joueurs interchangeables, telle est la philosophie de Pep Guardiola. Une philosophie qui pourrait voir le temps de jeu de l’Algérien fondre comme neige au soleil. De plus, le poste d’arrière gauche est occupé par l’international croate, Josko Gvardiol, qui a un profil plus défensif que celui de l’Algérien.

Savoir convaincre Guardiola

La première saison sous la houlette de l’ancien coach du FC Barcelone est souvent difficile, le temps de devenir «Pep compatible» et assimiler ses principes de jeux, surtout que la CAN-2025, prévue en décembre, pourrait pousser le manager espagnol à ne pas totalement compter sur lui, du fait de sa non-présence pour le Boxing Day et éventuellement pour certains matchs de Ligue des Champions. Arrière latéral gauche, piston gauche, milieu gauche, voire ailier gauche, dans quel poste évoluera l’international algérien ? Pep Guardiola a l’habitude de transformer les joueurs et les postes.

Rayan est un arrière latéral très offensif qui peut avoir des manquements défensifs. Utilisant 3 ou 4 défenseurs, le fantasque tacticien de Manchester City pourrait le déplacer sur le terrain pour mieux utiliser son volume de jeu, sa percussion et ses qualités techniques. Une évolution qui pourrait nuire à l’équipe nationale, qui a plus besoin de défenseur que de joueurs à vocation offensive.

Déjà un Mondial à l’horizon

Le style de jeu de l’ancien pensionnaire du SCO d’Angers est susceptible lui aussi de changer. Créatif, dribbleur hors-pair, Aït-Nouri aime multiplier les touches de balle, ce qui pourrait ne pas totalement entrer en adéquation avec les principes de jeu de Guardiola. Privilégiant la possession et la fluidité de la circulation de balle, il est même accusé parfois de formater ses joueurs, n’en faisant que des pions dans son schéma tactique. Au vu de l’échec de cette saison, le manager des Skyblues pourrait peut-être se remettre en question et accorder plus de liberté à ses joueurs, ce qui expliquerait, d’ailleurs, le recrutement de l’international algérien et la rumeur tenace sur son envie de recruter Rayan Cherki.

Dans quel état physique sera Rayan Aït-Nouri lors des prochains rassemblements de septembre, octobre et surtout en décembre pour la Coupe d’Afrique des Nations et potentiellement pour la Coupe du monde ? A quel poste jouera-t-il cette saison ? Ce sont toutes ces interrogations qui vont nous tenir en haleine cette saison. Début de réponse le 18 juin, où Manchester City affrontera le Widad de Casablanca, en Coupe du monde des Clubs.

BADYS B.