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FIFA : L’extravagant soutien de Motsepe, Lekjaâ et Touré

Nazim Bessol

Les sept représentants africains au Conseil de la FIFA, ont fait bloc derrière les premières mesures prises par l’instance mondiale contre la fédération russe de football (RSF), vingt-quatre heures avant l’annonce de son exclusion. Le président de la CAF, le Sud africain Patrice Motsepe, son vice-président, le Nigérian Amaju Pinnick, le Béninois Mathurin Dechacus, le Malien Mamoutou Touré, l’Egyptien Hani Abu Rida, le Marocain Fawzi Lekjaâ et la Sierra-léon- naise, Isha Johansen avaient tous voté les premières décisions : «l’interdiction de disputer sur le territoire de la Russie, les matches à domicile». Ils devront se jouer sur terrain neutre et à huis clos ; l’obligation pour la RFU de présenter les équipes « sous le nom de «Fédération Russe de Football» («RFU») et non celui de «Rus- sie»» ; l’interdiction de jouer « l’hymne de la Russie ». Tout comme, ils ne se sont pas opposés, à l’exclusion pure et simple de la fédération de Russie de football.

Une décision impulsée et imposée par le Comité International olympique (CIO) et l’UEFA, à laquelle la FIFA n’a pu ou su éviter. La majorité (4 sur 7) des votes des délégués africains, sont conformes aux positions diplomatiques et aux votes exprimés par leur état en faveur de la résolution présentée à l’assemblée générale de l’ONU, le 2 mars dernier. Celle-ci, exige « de la Fédération de Russie de cesser immédiatement d’employer la force contre l’Ukraine », mais trois voix, dont celle du président de la CAF, Patrice Motsepe, soulèvent de nombreuses questions. Car, elle est en opposition avec la position officielle de son pays, qui s’est abstenue comme 4 autres pays. Il y a lieu alors de se demander si le soutien inconditionnel de Patrice Motsepe, pour l’exclusion de la Russie, tout comme celle du malien Mamoutou Touré (qui ne joue aucun rôle dans le football national), est une preuve d’indépendance prônée par le CIO et la FIFA, ou s’agit-il d’une démarcation par rapport à la position officielle ?

Le troisième cas s’avère plus complexe. Il s’agit d’un ministre délégué au budget du Roi, Fawzi Lekjaâ, qui siège toujours au Conseil de la FIFA. Un mélange des genres qui interpelle, dans la mesure où ce dernier a voté en faveur de la première batterie de mesures et pour l’exclusion par la suite. Or, le Maroc a choisi de ne pas assister au vote de l’Assemblée générale de l’ONU et donc de ne pas prendre part au vote de la résolution. Une «souveraine» du Maroc, qui « ne saurait faire l’objet d’aucune inter- prétation » indique un communiqué des Affaires étrangères. Il est clair que le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine divise notre continent et il risque de diviser dans les prochains jours, la planète football.

– NAZIM BESSOL

 

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