. FAF - Belmadi : déballage à risques | Foot Afrique
AlgérieFootball algérienLes infos

FAF – Belmadi : déballage à risques

De notre envoyé spécial à Abidjan, Djamel Ouaglal

Ce qui n’était connu que des initiés aux coulisses de la FAF, où l’on se déchire à belle dents depuis le retour de Bouaké, a été balancé sur la place publique.De notre envoyé spécial à Abidjan, Djamel Belmadi

A l’inélégance de la Fédération, qui ne s’est point accommodée du nécessaire droit de réserve dans pareille situation, est venu se greffer le risque certain d’exposer la trésorerie algérienne à des sanctions records de la FIFA, au cas où Djamel Belmadi viendrait à s’y plaindre. On savait les débats houleux entre le sélectionneur national et le président de la Fédération. Personne n’ignorait la finalité de la démarche de Walid Sadi qui cherchait à tout prix à décrédibiliser Belmadi devant l’opinion sportive nationale, en évoquant, maladroitement, les détails financiers de cette fin de règne.
A travers un communiqué mal écrit et surdosé en redondance, le président de la FAF a même annoncé d’une façon dénotée une rupture unilatérale du contrat liant les deux parties. Pour avoir «enregistré avec regret et déception le parcours de l’équipe nationale peu glorieux, en deçà des attentes du peuple algérien, lors du premier tour des groupes, à la Coupe d’Afrique des Nations», la FAF a, en effet, indiqué avoir «définitivement tourné la page», tout en chargeant son désormais ex-patron technique.

Résiliation unilatérale du contrat

«La FAF, qui a mis tous les moyens à la disposition du sélectionneur national pour réaliser un parcours à la hauteur de la notoriété de l’équipe nationale, a enregistré avec beaucoup de regrets le bilan contraire aux attentes, susceptible d’impacter négativement l’image du football algérien. Guidé par le souci d’en finir avec la spirale des échecs renouvelés, il a été convenu à Bouaké d’une séparation à l’amiable entre les deux parties. Le sélectionneur qui, dans un premier temps, avait marqué son accord sur cette option, n’y a plus donné suite.
La FAF considère son silence et son départ du territoire national comme un refus et se voit contrainte de tourner définitivement la page et de se projeter désormais sur un nouveau challenge avec un nouveau sélectionneur et un nouveau staff technique qui seront désignés prochainement», pouvait-on lire à ce propos, non sans tenter de mettre en exergue «les moyens et conditions matérielles mis à (sa) disposition par l’État et la Fédération algérienne de football».
«Il était légitime d’en attendre, en retour, des prestations d’une toute autre stature. Pour la seconde fois consécutive (CAN-2021 et CAN-2023), l’équipe nationale n’a pas franchi le premier tour et s’est classée à la 4éme et dernière place du groupe. C’est là, un échec avéré, douloureux et difficilement acceptable, outre l’échec à la qualification pour la coupe du monde 2022», rappellera, en parallèle, l’instance fédérale comme pour rouvrir la plaie de la tragique élimination de la course à Qatar-2022 et enfoncer davantage son désormais «ennemi public numéro 1».

Sadi veut enfoncer Belmadi…

Avant de confirmer la fin de mission de Belmadi, la FAF a, toutefois, précisé que c’est son président qui en a pris l’initiative et non le technicien, comme cela a été rapporté un peu partout. «La fédération, consciente du poids de ses responsabilités et du devoir de sauvegarde des intérêts des équipes nationales et du football algérien, est intervenue, via son président, Monsieur Walid Sadi, interpellant le sélectionneur national, Djamel Belmadi, à Bouaké, en Côte d’Ivoire, au lendemain de l’amère élimination au premier tour, pour faire le point sur les circonstances de cet échec, où un accord mutuel de résiliation amiable a été convenu.
Les discussions entamées à Bouaké devaient aboutir, le lendemain au retour de la délégation à Alger, à la formalisation de l’accord de résiliation amiable par le sélectionneur et son staff. Tous les membres du staff technique avaient signé l’accord de résiliation amiable, à l’exception de Djamel Belmadi qui s’est, étonnamment rétracté, sollicitant un temps de réflexion supplémentaire, considérant l’accord convenu, dans son volet pécuniaire, en deçà de ses attentes», est-il mentionné noir sur blanc, avant d’accuser ouvertement son ancien coach de dérobade.

… mais fait courir un grand risque à l’Algérie

«Quatre jours plus tard, la Fédération n’avait toujours rien reçu de l’intéressé, qui, entre temps, avait quitté le territoire national, laissant la Fédération sans réponse. La Fédération a pris acte de cette posture regrettable et se réserve, désormais, le droit d’en tirer les conséquences légitimes. Elle agira en fonction de la protection des intérêts majeurs du football national», conclut l’instance de Dely Brahim, comme pour se dédouaner, à l’avenir, de tout démêlé judiciaire avec la FIFA dans ce dossier qui sent le soufre.
Or, en annonçant publiquement avoir mis un terme à l’engagement contractuel de son sélectionneur national, la FAF pousse presque Belmadi à recourir à la FIFA pour recouvrir ses droits et obtenir une compensation financière à la hauteur de ses exigences. De quoi augurer d’un bras de fer à l’international et d’une condamnation financière record de l’institution planétaire ? Pour quelles raisons Walid Sadi a-t-il pris un tel risque et engagé la FAF et l’Algérie du football dans un combat juridique quasiment perdu d’avance ? N’aurait-il pas fallu de tenter de trouver un accord à l’amiable, juste et compensateur, avant de songer à enfoncer son alter ego dans les médias ? Autant de questions, auxquelles la FAF aurait dû penser avant d’aller de l’avant avec une telle cadence et autant d’entêtement.

DJAMEL OUAGLAL

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité