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ALG : Régionalisme et victimisation, un cocktail nauséabond

Nazim Bessol

Dans une discussion récente avec l’ex- international algérien, Salah Assad, ce dernier nous expliquait les raisons qui ont empêché l’équipe de 1982 de grandir et dominer le football africain et même mondial. «Nous n’avions pas de dirigeants à la hauteur des exigences de cette équipe. Nous étions vraiment forts, on pouvait rivaliser avec n’im- porte quelle équipe mais la gestion ne suivait pas. Nos dirigeants n’avaient pas la vision et l’ambition que nous avions. Pour eux, l’essentiel était de participer, il se contentait de ça, j’en veux pour preuve l’élimination dès le premier tour au mondial mexicain de 1986, alors que pour moi, l’équipe de 1986 était encore plus forte que celle qui avait battu la RFA quatre ans auparavant», nous expliquait le double mondialiste.

Trente et un an après, force est de constater que le football, notre football, se prive toujours de dirigeants à la hauteur des ambitions des joueurs et de l’opinion sportive en générale. La dernière polémique, née autour de la domiciliation des 1⁄2 finales et de la finale de la Coupe d’Algérie, en est la meilleure preuve. Les réflexes clubistes et les petits calculs à la petite semaine sont en train d’achever les bases d’une discipline déjà bien entamée par l’éro- sion du temps et des années de gestion clientéliste. La Fédération algérienne de football (FAF) et son Bureau se retrouvent systématiquement en train de justifier et défendre leurs décisions et leurs orientations. Des agitateurs, érigés en maître dans l’art de la manipulation et la victimisation, polluent régulièrement l’atmosphère sans être inquiétés à quelque niveau que ce soit.

Un comportement qui, à la longue, peut s’avérer dangereux, surtout lorsque ces derniers jouent sur la très sensible corde régionale et la prétendue «hogra» dont ils seraient victimes. Toutes les équipes et tous les clubs trouvent régulièrement prétexte pour se plaindre et l’argument régionaliste est systématiquement invoqué. La théorie du complot est devenue une composante à part entière de notre football, au nom de la stricte défense des inté- rêts personnels et ses privilèges. Une posture qui peut s’expliquer lorsqu’elle tend à faire avancer les choses et les améliorer. Toutefois, elle devrait et doit trouver ses limites lorsque l’intérêt général prime. Là se situe la ligne rouge, à partir de laquelle toutes les autorités, y compris extra-sportives, sont invitées à intervenir pour siffler la fin de la récréation et donner, pourquoi pas, un coup de balai.

Le football mérite vraiment, vraiment, beaucoup mieux. Et ce n’est pas les compétences qui lui manquent.
– NAZIM BESSOL

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