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ALG : Ni coulisses, ni hôtels, ni fantômes, … au Sénégal on travaille

LAFORDASSE

On est tenté de dire merci au Sénégal, après avoir présenté nos félicitations à cette grande nation du football continental, qui vient de truster quatre titres majeurs, à savoir : une CAN au Cameroun (début 2022), la première du genre, le dernier CHAN en Algérie (début 2023) et tout récemment la CAN-U20 en Égypte, après avoir décroché sa septième CAN en Beach-Soccer, en 2022. Cette razzia devrait remettre sur la table de nos vrais dé- bats la thématique relative à la formation de base et le développement de notre football national, contrairement à ce qui est souvent servi aux téléspectateurs comme sujets indigestes. Car, contrairement à nos plateaux TV et médias, voire supports digitaux pour la plupart du temps, les débats creux prennent le dessus sur l’essentiel.

Au Sénégal, il est quasi-certain qu’on ne parle pas de coulisses, de Lekjaâ, de constructions d’hôtels de business ou du retour des fantômes, mais … on travaille. On travaille dans le silence et dans la sérénité près avoir opté pour une stratégie qui s’est avérée payante. Les Sénégalais n’ont pas inventé le fil à cou- per le beurre, mais ils ont choisi la patience, le travail au quotidien, la sueur, l’encadrement de qualité, autour duquel d’anciens internationaux se sont impliqués comme Demba Ba qui a investi 3 millions d’euros jusqu’à maintenant à l’indicatif de la formation.

Aujourd’hui, le Sénégal du football récolte les fruits d’un investissement qui a débuté au début des années 2000, lorsque la Fédération a décidé d’abandonner la piste des Sénéfs, appellation donnée au footballeurs sénégalais de France, qui venaient régulière- ment renforcer la sélection nationale. Cette option avait montré ses limites, d’où une réorientation de la stratégie en optant pour la formation à travers des structures, telles les écoles et autres académies. De 1965 jusqu’à 2008, le Sénégal n’a jamais gagné quoi que ce soit et aucun sélectionneur n’a fait deux CAN consécutives, hormis la période de 1990 à 1992, avec Claude Leroy, où l’objectif était 1992 et où le Sénégal avait atteint le dernier carré. D’où l’autre investissement qu’est la stabilité avec aujourd’hui Aliou Cissé qui a survécu à la finale perdue de 2019 face à l’Algérie.

La venue d’Augustin Senghor (notre photo), avocat et maire de Saint Louis, élu au suffrage universel, a permis de remettre le football de son pays sur les bons rails, en réformant le fonctionnement de la Fédération et du football en même temps. A la CAN 2012, le Sénégal est balayé dès le premier tour après trois défaites. En 2013, il est absent et en 2015, même scénario, l’équipe est éliminée au premier tour également. Malgré cela, Senghor reste à son poste et en 2015, Aliou Cissé est désigné pour prendre la sélection qui s’est débarrassée des cadres problématiques. En 2017, Cissé a pour objectif de passer le premier tour car depuis 2006, le Sénégal n’a jamais passé ce cap.

A Franceville, les Lions passent le premier tour après deux victoires et un nul contre l’Algérie (2 à 2), avec une équipe B. Les Sénégalais tombent en quarts face au Cameroun aux tirs au but, avant de revenir en force en 2019, où ils atteignent la finale contre les Verts. Et la suite, tout le monde la connaît, sachant que Cissé n’a pas été limogé. Dans la foulée, le Sénégal a participé à la Coupe du Monde 2018, éliminé au nombre de … cartons puis en 2022, après avoir pris la première CAN au Cameroun. Tout ça pour dire également le rôle des Académies de Diambars, Génération Foot, en plus des deux Centres de Salé, à 70 Km de Dakar, qui servent à regrouper régulièrement toutes les sélections de jeunes, en s’appuyant sur le projet Forward de la FIFA, en investissant dans les Centres Guererou Yusuf Ndaye et celui de Yen, dénommé Gilles François Bocandé.

Cette centralisation, en plus des collèges au niveau des 14 régions du Sénégal, a permis de ravitailler les Centres en plus du recyclage des anciens internationaux pour encadrer les footballeurs, filles et garçons. C’est, en somme, le renouveau du football sénégalais grâce à tout ce travail de fond. Il fallait le faire, c’est tout !
– LAFORDASSE

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