Les jours passent et se ressemblent à la Fédération algérienne de football (FAF), où la gestion de la nouvelle équipe apparaît de plus en plus approximative. A lire les comptes rendus des réunions du Bureau fédéral (deux ont été zappés, janvier et mars), l’image que brosse les PV est plus qu’idyllique avec un message toujours le même : « Tout va bien, circulez ! ». Bien entendu, jusqu’en 2025, date des élections. L’arbitrage, la programmation, la prise en charge médicale, la violence, la commercia- lisation… tous les feux sont mis au vert, en somme. Mais un département fait exception, celui des finances annoncées catastrophiques avant l’arrivée de Walid Sadi. Une situation qui a évolué au fur et à mesure à coup d’effet d’annonces, principalement.

L’ancien manager général à la tête de la FAF, Walid Sadi, avait promis monts et merveilles, notamment aux clubs, et pris la responsabilité d’avancer une première tranche des dettes colossales accumulées contre un simple engagement écrit de ces derniers. Une avance consentie malgré « la situation alarmante des finances de la FAF, telle que présentée par le bureau d’expertise comptable, dans un communiqué. L’instance notait, par ailleurs, avec inquiétude « la fragilité de la trésorerie, ce qui rend incertain la mise en œuvre des actions futures de l’instance ». Un mois plus tard, l’instance revenait sur ce qu’elle avait annoncé pour faire part d’une « nette amélioration de la situation financière sur le dernier trimestre 2023 ».

Le BF engageait alors des travaux en Côte d’Ivoire (hôtel) et dégageait une enveloppe pour la préparation du onze national à la veille du coup d’envoi de la CAN-2023. Merci qui ? Depuis cette réunion, plus de nouvelles du Bureau fédéral qui a zappé la réunion statutaire du mois de janvier avant de revenir en février et d’annoncer qu’il a approuvé « la clôture des comptes sociaux de la FAF au titre de l’exercice 2023, qui présente un solde déficitaire au 30 septembre 2023, malgré les corrections apportées durant le dernier trimestre de l’exercice. » Le mois de mars aura été un second mois de « vacances » pour l’organe délibératif de la FAF, qui a fini par se réunir à nouveau mardi.

De quoi jouer au yoyo et d’annoncer un déficit qui avoisine les 230 milliards, et le vote d’un budget de 450 milliards pour l’exercice 2024. Un budget composé essentiellement de provisions pour combler le déficit des exercices précédents, annonce la FAF. Tout comme, elle semble présager des jours sombres pour ses finances avec « les contentieux d’anciens fournisseurs et salariés qui ont eu recours aux instances juridiques TAS et FIFA […] et mettent en danger l’équilibre financier de la FAF », conclut le communiqué. Un danger qui plane, malgré la finalisation du partenariat avec le groupe Serport (entamé sous la présidence de Djahid Zefizef) et la marque automobile Chery. Dans un cas comme dans l’autre, aucun chiffre n’a été avancé par les parties.

LE + D’INFOS
Les pouvoirs publics n’ont toujours pas débloqué la totalité du budget alloué à l’organisation du CHAN-2022 et celui de la CAN-U17, ce qui pourrait soulager les finances de la FAF. Les dépenses des deux évènements font l’objet d’une enquête des services compétents, qui réclament plusieurs justificatifs. Pour rappel, Rachid Oukali et Yacine Benhamza, respectivement président et vice-pré- sident du Comité d’organisation local, se sont échangés les rôles pour la CAN-U17. En monopole et en cumulard. – BO