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ALG : Charaf Eddine Amara (déjà) sous protection de la FIFA ?

NAZIM BESSOL ( IN BOTOLA)

L’élimination du Onze national de la course pour le Mondial Qatar-2022 a levé le voile sur l’étendue du massacre perpétré à la fédération algérienne de football (FAF), au nom du changement. PAR NAZIM BESSOL 

Si tout a été mis de côté, voire étouffé, jusqu’au soir du 29 mars, comme l’affirment de nombreux responsables fédéraux, l’élimination des Verts est venue mettre le feu aux poudres. Sonné et sommé de quitter son fauteuil, Charaf- Eddine Amara a décidé et c’est de bonne guerre d’embarquer tout le bureau fédéral dans sa chute. Fini les sourires de façade et les faux semblants, c’est à la guerre comme à la guerre. Démission- naire jeudi dernier, le patron de Madar comme le pointent très justement les réseaux sociaux « n’a même pas su démissionner ». Malgré le PV actant sa démis- sion, la conférence de presse animée au siège de la Fédération algérienne de football, il a décidé contre toute attente mais surtout après plusieurs coups de fils notamment extraterritoriaux de faire machine arrière et de rester jusqu’à la prochaine assemblée générale.

Une option qui pousse à la déstabilisation

Une démarche des plus dangereuses pour la fédération et pour le pays. Elle crée une situation de crise, une instabilité au niveau de l’instance de Dely Ibrahim que la FIFA ne manquera pas d’exploi- ter pour justifier une intervention. Et les raisons ne manquent pas, les indices non plus. La vieille instance zurichoise peut retrouver soudainement la mémoire et se souvenir qu’il y a plus d’un an, elle avait exigé la mise en conformité des statuts de la FAF avec les siens. Elle avait par la suite, octroyé un délai lorsque le nouveau Bureau s’est engagé par la voie de Charaf-Eddine Amara a en faire un dossier prioritaire et de procéder à la mise en confor- mité « au plus tard au mois de juin 2021 ».

Infantino pense à son élection

A une année d’un vote annoncé à haut risque pour le président de la FIFA, Gianni Infantino, toutes les voix comptent. Celle de Cha- raf Eddine Amara, était plus qu’acquise. Son dévouement et son alignement systématique sur les projets pourtant contestés de la FIFA (Coupe du monde bien- nale et super ligue africaine), font de lui un délégué « sous protection. » Le président de la FIFA Gianni Infantino, n’a pas manqué de le lui rappeler ou si- gnifier, comme il l’avait fait avec son prédécesseur, Kheireddine Zetchi, lorsqu’il avait annoncé son intention de ne pas briguer un second mandat. L’annonce de l’envoi de la responsable des as- sociations membres de la FIFA, Sarah Solémalé, pour superviser la prochaine élection est un signe qui ne trompe pas. La dernière fois que Zurich avait dépêché un émissaire pour des élections, elles avaient fini par être annulées.

Charaf-Eddine un soumis volontaire

A l’évidence, la FIFA et la CAF ont pour politique de protéger « leurs soumis volontaires », et Charaf Eddine Amara a donné assez de gages pour en faire par- tie. Elles l’ont fait pour le Nigé- rian Amaju Pinnick, bombardé vice-président de la CAF en 2017, « pour le protéger » comme l’avait affirmé un haut respon- sable de l’instance à l’époque au quotidien BOTOLA. Elles l’ont fait pour l’Egyptien Hani Abu Rida, démissionnaire, en accep- tant qu’il soit élu pour un second mandat au Conseil de la FIFA, alors qu’il n’occupe aucune fonc- tion dans son pays, elles l’ont fait pour le Camerounais Seidou Mbombo Njoya, parachuté lui aussi 4e vice-président de la CAF, alors que son élection avait été annulée par le TAS et qu’il a fini par être battu par Samuel Eto’o à la FECAFOOT, le tunisien Wadii Al Jarry à lui aussi bénéficier du parapluie de la FIFA, lors que le comité olympique tunisien l’avait suspendu. Il a fini par intégrer le Comité exécutif de la CAF… De tels exemples ne manquent pas.

Victime des fastes et du bling bling

Aujourd’hui, de l’avis de nombreux observateurs, la FIFA et la CAF cherchent à imposer Didier Drogba à la tête de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF). En définitive, l’instabilité que veut créer, Charaf Eddine Amara, (inconnu encore, il y a une année dans le paysage du football national) n’est pas dénuée de sens ou d’intérêt. Le VIP, les fastes et le bling bling à l’international, l’ont certainement aveuglé, mais comme l’Algérie n’est pas une République bananière, ses lois et ses décisions doivent être respectées.

NAZIM BESSOL

COMMUNIQUE DE PRESSE

La Fédération algérienne de football (FAF), avait mis en ligne le 31 mars dernier, le communiqué suivant pour annoncer et officialiser le départ de Charaf Eddine Amara. Le Président de la Fédération Algérienne de Football (FAF), Monsieur. CHARAF-EDDINE Amara, a officiellement remis sa démission devant le Bureau fédéral convo- qué pour une réunion extraordinaire aujourd’hui 31 mars 2022 au siège de la fédération à Dely-Ibrahim. Les membres du bureau fédé- ral ont pris acte de la décision du Président de la FAF. Conformément aux statuts de la FAF et au décret exécutif 14-330, les membres du BF ont désigné Monsieur Mohamed MAOUCHE, Vice-Président de la FAF, pour assurer l’intérim jusqu’à la tenue de l’AGE – Assem- blée générale élective- qui ne saurait dépasser statutairement les soixante jours. Par ailleurs, une nouvelle réunion du BF sera programmée pour le lundi 11 avril 2022 avec à l’ordre du jour la préparation et l’organisation de l’AGE.

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