
Après le couscous et Hamoud Boualem, entre autres éléments inscrits tout droit dans le patrimoine national algérien, c’est au tour du Zellige relevant également de notre patrimoine culturel qui a fait l’objet d’une abjecte campagne de dénonciation et d’appropriation illégale de la part du Makhzen qui ne rate pas une pour se rendre ridicule aux yeux du monde ! Dans une lettre adressée, la semaine dernière au grand patron de la marque aux trois bandes, Adidas, basée en Allemagne, le ministère de la Culture marocain s’in- surge contre le design du nouveau maillot d’échauffement de la sélection nationale, publié par les supports de la Fédération al- gérienne de football et surtout revêtu par les coéquipiers de Ryad Mahrez juste avant le match contre la Guinée, le 23 septembre dernier au stade Miloud-Hadefi d’Oran.
A travers ce courrier dont le teneur est le déni total, on croit savoir que l’art du Zellige n’existe qu’au Maroc, et que nos palais et demeures historiques de Tlemcen, mais aussi d’Alger, Constantine, Delly, Béjaïa et bien d’autres lieux, sont dépourvus de cet art aussi ancestral qu’ancré dans notre pensée urbanistique et architectural.
A en croire le rédacteur de cette missive qui a fait plus rigoler qu’autre chose, cet art prend ses origines depuis le dixième siècle chez le Royaume chérifien, alors qu’aucune frontière administrative n’exis- tait entre les deux contrées, est et ouest, et que l’Algérie n’était qu’un vaste désert et inconnu. Dans sa stratégie de réduire à néant l’existence même de l’Algérie, le Makhzen a ouvert la voie à une énième polémique, qui, au final, n’a fait qu’arranger les affaires d’Adidas qui voit le fameux maillot se vendre comme des petits pains et celle de l’Algérie qui affiche fièrement son patri- moine authentique.
Empruntant les dédales de références bibliographiques, afin de tromper l’opinion et bluffer la firme initiatrice du maillot, le ministère de la Culture marocain ne sait pas que l’Algérie détient autant de réfé- rences et de travaux de recherches qui, justement, rappellent et mettent en valeur cette richesse inestimable de nos Médinas, palais et douirettes. D’ailleurs, la ministre algérienne de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, s’est affichée avec un foulard aux motifs et aux couleurs du Zellige, histoire de répondre à sa façon à la propagande et aux gesti- culations provocatrices du Makhzen, en attendant d’autres entourloupettes.
Alors prenons du thé bien de chez nous, sur un pouf dans un décor Zellige behij ya Lalla !