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ALG : Le contrat de joueur professionnel à l’épreuve de la réalité

Mohamed Malik

Le contrat de joueur professionnel continue à susciter le débat au sein des instances et des clubs qui se sont réunis mercredi pour tenter de trouver la parade à un projet qui a du mal à se frayer une mise en œuvre harmonieuse.  

Après deux réunions et un atelier pour expliquer la mise en œuvre et la portée du nouveau contrat de joueur professionnel, la Ligue de football professionnel (LFP), en coordination avec la Fédération algérienne de football, a de nouveau réuni les représentants des clubs de la Ligue 1 pour un second atelier, mercredi au siège de la fédération.

Ce conclave, présidé par le président de la LFP, Mohamed Amine Mesloug, qui était accompagné du secrétaire général de la FAF, Nadir Bouzenad, et du secrétaire de la Ligue, Mourad Boussafeur, a été consacré à l’explication dans les détails des différentes clauses pour la mise en application, dès la nouvelle saison 2025/2026, du nouveau contrat-type du joueur professionnel, et lever ainsi les incompréhensions, voir les difficultés qui entraveraient sa mise en œuvre.

Les représentants de la LFP et de la FAF ont rappelé les objectifs de ce nouveau contrat qui, selon eux, remettraient de l’ordre dans la gestion financière des clubs et réduirait les dépenses outrancières qui affectent souvent leur trésorerie, les mettant ainsi dans des situations de crise et de déficit budgétaire.

Aussi, le nouveau contrat-type se voudrait être en phase avec la réglementation en vigueur tout en préservant les intérêts des clubs et des joueurs. Mieux encore, il devrait assurer une plus grande transparence et une stabilité dans les relations entre les employeurs (clubs) et les employés (joueurs et entraîneurs).

Toutefois, et malgré les déclarations de consensus (re)trouvé et d’adhésion des clubs au projet de ce contrat, des questionnements subsistent et le flou plane encore sur certains aspects qui continuent à alimenter le débat.

Le premier concerne les salaires des joueurs et des entraîneurs étrangers qui seront désormais en monnaie nationale et pas en devises, au moment où le sélectionneur national lui-même et les membres de son staff sont rétribués en euros sonnants et trébuchants !

Comment feront les joueurs et les entraîneurs étrangers du championnat algérien pour convertir leurs salaires en dinars dans une monnaie étrangère ? Est-ce à la banque ou ailleurs ? Vont-ils accepter une telle procédure et la réduction de leur salaire à 300 000 DA imposable / mois, soit 1 500 euros/mois imposable au taux bancaire ?

Autre élément qui suscite l’inquiétude, c’est celui du temps de jeu des joueurs qui a été indexé au salaire, notamment pour les gardiens de but remplaçants par exemple qui, forcément, seraient moins rémunérés que le gardien titulaire appelé à jouer plus de matchs et de minutes. Est-ce normal ? Et de telles conditions sont-elles en vigueur ailleurs, dans d’autres championnats professionnels ?

Au sortir de cette réunion, si le président de la LFP a affiché, comme à son habitude, sa grande satisfaction quant à l’adhésion des clubs à ce projet, des représentants de ces derniers ont plutôt nuancé leur position, à l’image du directeur du MC Alger, Rachid Redjradj qui a affirmé que : ‘’le nouveau contrat-type n’est pas venu pour diminuer les montants des salaires, mais pour éclater la valeur des salaires tout en distinguant une partie fixe et une autre variable. Cette dernière est liée à la performance des joueurs est donc libérée au prorata des minutes disputées selon des seuils au-dessus de 800 minutes, entre 400 et 799 minutes et au-dessous de 400 minutes.’’

Le représentant du club algérois rajoutera : ‘’l’objectif de ce contrat est d’assurer au joueur de percevoir mensuellement et régulièrement un salaire et de limiter au maximum les contentieux des clubs auprès des juridictions, comme la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL). Quant aux 12 mensualités, elles sont déjà fixées par le décret exécutif n°16-152 du 23 mai 2016 qui concerne le régime de sécurité sociale pour l’encadrement technique sportif et les sportifs des clubs sportifs professionnels. Ce dernier fixe l’assiette, le taux de cotisation et les prestations de prestation de sécurité sociale auxquelles ils ont droit.’’

Outre ce montant de 300 000 DA de salaire brut/mois, qui ne prend pas en compte l’inflation, puisque datant de 2016, l’absence d’un représentant du syndicat des joueurs pose problème du fait que les intérêts de ces derniers ne sont pas défendus. La proposition de confier cette mission aux capitaines d’équipe n’a pas fait l’unanimité, car n’ayant pas d’ancrage juridique.

Pour défendre leurs intérêts, les joueurs devront charger leurs agents et représentants pour mieux négocier les contrats qui connaitront forcément, selon Redjradj, des modifications à travers des avenants pour contourner les obstacles qui les entravent. Quant au sort des joueurs étrangers, la réponse des dirigeants est restée vague, estimant que ces derniers sont soumis aux lois de la FIFA mais aussi à celles du pays où ils sont employés.

Enfin, le nouveau contrat-type devrait assurer une couverture sociale et un retraite décente aux joueurs, dit-on.

 

 

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