
L’analyse des stages de nos sélections nationales démontre que l’Algérie dépend de plus de la moitié des effectifs formés et évoluant à l’étranger. Quatre sélections nationales étaient de sortie durant ce début du mois de juin, dont une, l’équipe féminine A, est toujours en stage de préparation en prévision de sa participation à la CAN- 2024 au Maroc (du 6 au 25 juillet 2025). Les quatre sélectionneurs ont convoqué 110 éléments, dont 28 joueuses. Ainsi 29 joueurs par Vladimir Petkovic, 28 par Rezik Nedder (U-20) , 25 par Amine Ghimouz (U-17) et enfin 28 joueuses par Farid Benstiti.
Il ressort de cet échantillon que plus de la moitié de ces effectifs, soit 54,5%, est constituée de joueurs et joueuses issu(e) s de l’immigration et formé(e)s dans les centres de formation de leurs pays de naissance, notamment la France dont sont issus 54 joueurs et joueuses sur les 60 convoqué(e)s, les 6 autres viennent de la sphère européenne. Pour la sélection masculine A, il y a lieu de souligner que les joueurs formés en Algérie et évoluant aujourd’hui à l’étranger sont au nombre de 8 et ne sont donc pas comptabilisés dans cette analyse.
Cela montre et démontre encore une fois la dépendance de nos sélections de l’apport de notre communauté immigrée, et plus particulièrement en France, un pays où l’on compte plus de 2 millions de licenciés. Un pays où l’on recense 33 centres de formations de clubs professionnels (L 1 et 2 et National) qui, chaque année, sont classés par la Direction technique nationale (DTN) de la Fédération française de football (FFF), selon cinq critères d’efficacité (5 étoiles) : professionnalisation, temps de jeu en équipe première, sélections nationales, scolarité et représentation européenne.
Dans ce contexte, la dépendance du football algérien est une arme à double tranchant lorsque les clubs pourvoyeurs éprouvent des difficultés à maintenir une politique de formation performante. D’où la nécessité de se prendre en charge, en mettant en place une véritable stratégie de développement s’appuyant sur les mêmes éléments fondamentaux, comme la détection, l’incubation, la formation, l’éducation, l’accompagnement et la performance, que l’Algérie est capable d’y parvenir avec une population qui dépasse les 45 millions d’habitants. Croisons les doigts, un jour.
MALIK MOHAMED