Le ballon a commencé à rouler aux Etats-Unis pour le compte de la première Coupe du monde des clubs de la FIFA (CMC) avec 32 équipes. De notre envoyé spécial à Miami, NAZIM BESSOL 

Dans la nuit de dimanche à lundi, Al-Ahly du Caire a donné la réplique à la formation locale de l’Inter Miami, au Hard Rock Cafe stadium (0- 0). Le premier des 64 matchs de la compétition, dont la finale est prévue le 13 juillet prochain, au MetLife Stadium de New York. Un rendez-vous crucial pour la FIFA qui lui a permis de dissiper les craintes autour de l’épineuse question de l’affluence du public et faire taire les critiques. Des inquiétudes renforcées par les protestations sous le slogan de No King -contre la politique du Président Donald Trump- toujours en cours à Los Angeles et qui se sont propagées à plusieurs grandes villes du pays, jusqu’à Miami. La ville hôte du coup d’envoi de cette compétition a connu, dimanche matin, plusieurs regroupements dans le centre de Miami.

Infantino a mouillé le maillot
Face aux prévisions alarmistes autour de la question de la
fréquentation des stades et le risque de perturbation qui planaient sur la compétition, l’instance de Gianni Infantino a préféré prendre les devants. Comme rapporté dans notre précédente édition, le prix des billets a été divisé par six pour certaines catégories, et le système de la tarification dynamique, consistant à ajuster le prix selon la demande, a été dilué. Mais le plus important était ailleurs pour la FIFA et son président. Ce dernier n’a pas hésité un seul instant à mouiller le maillot pour son « bébé ».
Une naissance au forceps avec des actions en justice principalement en Europe, où l’UEFA ne voit pas d’un bon œil l’arrivée du dernier enfant de la famille du football – des inquiétudes concernant les blessures et la santé des stars – les menaces de grève brandies par les joueurs.

Une première réussie
Des départs de feu que la FIFA et son patron ont dû gérer et quelle meilleure réponse qu’une première réussie ? Pour ce faire, Gianni Infantino a multiplié les apparitions publiques pour donner envie aux gens de prendre part à « quelque chose d’historique qui transformera notre sport pour le mieux », expliquait- il cette semaine. Un pari gagnant puisque la cérémonie d’ouverture s’est déroulée dans un stade plein. Très vite, la hantise des places vides lors de cette cérémonie a été dissipée. Plus de 60 000 spectateurs ont répondu à l’appel du patron du football mondial et à celui de la magie du football. Le rouge, couleur d’Al-Ahly du Caire, était dominant, samedi soir, au stade Hard Rock Cafe et dans les avenues de South Beach. Bien que le FIFA n’ait pas communiqué les chiffres et les tarifs des places vendues, il s’agit là d’une première plus que réussie donc, malgré l’absence de buts sur le terrain.

Une frustration atténuée
A l’issue de cette première rencontre, les supporters des deux équipes sont restés sur leur faim et chaque camp revendiquait le mérite d’une victoire qui s’est refusée aux deux adversaires. Mais à défaut du monde entier, comme l’affirmait cette semaine Gianni Infantino, les 60 000 spectateurs et plus, présents au stade, se sont « rendu compte de ce qui se passe ici […] Dès que le ballon commencera à rouler », assez pour atténuer leur frustration. «C’est complètement fou, voir Al-Ahly jouer ici, à Miami, une compétition officielle face à l’équipe de Lionel Messi est juste fantastique. Nous savons ce que vaut Al-Ahly chez nous et sur le plan continental, maintenant nous assistons à ça, c’est juste génial», nous explique Magued, cadre dans la tech’, venu en famille assister à la rencontre. Maintenant que le tournoi est lancé, le défi demeure inchangé pour la FIFA et son patron : maintenir l’engouement et un taux de fréquentation et de remplissage des stades au même niveau dans les dix
autres villes durant un mois.
– DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À MIAMI, NAZIM BESSOL