Qu’elles soient recevables ou moins recevables, les raisons de la fermeture du flambant neuf stade Ali-Ammar, dit Ali La Pointe, de Douéra vont entraîner inéluctablement une saison blanche et une perte sèche sur le double plan sportif et économique pour le Mouloudia d’Alger pour cette saison 2024/2025. Tout excités d’accueillir leur premier match officiel, à l’occasion de la manche retour du dernier tour préliminaire de la Ligue des Champions africaine contre les Tunisiens de l’US Monastir (2-0), les joueurs, les dirigeants et les supporters du vieux club algérois rêvaient déjà d’une saison exceptionnelle à tous points de vue, surtout en se sentant finalement chez eux à la maison, dans leur antre d’Ali-La-Pointe.
Malheureusement, de regrettables incidents et le décès d’un supporter, tombé d’une tribune en ce 21 septembre 2024, ont entraîné la fermeture de ce stade, l’ouverture d’une enquête par les services concernés et l’enclenchement de travaux supplémentaires pour sécuriser davantage cette enceinte, pourtant homologuée par une commission de la Confédération africaine de football (CAF) en prévision des compétitions interclubs.
A ce jour, on ne connaît toujours pas les conclusions de cette enquête, ni les circonstances de déroulement de ces incidents. On saura qu’une décision a été prise pour fermer le stade durant six mois. On apprendra, par la suite, que le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a transféré le patrimoine à son homologue des Sports et qu’une société spécialisée dans la gestion de ce stade devait être créée.
Des bribes d’informations sortent de temps à autre, à l’ombre d’une guéguerre larvée entre le CSA-MC Alger et la SSPA-Le Doyen dans leur quête de mettre la main sur la gestion de cette infrastructure, car certains voient en Ali-Ammar une sorte de poule aux œufs à travers les espaces que ce stade offre pour d’autres activités lucratives. Mais, pour rester sur le plan purement sportif, il y a un simple calcul arithmétique à faire.
Un calcul qui permet d’évaluer une perte financière que l’on pourrait situer autour de 240 à 250 MDA (24 à 25 milliards de centimes), à raison d’une affluence moyenne de 35 000 places vendues à 500 DA le billet pour 20 rencontres durant la saison (championnat, Coupe d’Algérie et Coupe d’Afrique). Ce qui donnerait une recette de 350 MDA, de laquelle il faudrait soustraire au moins 30% de charges multiples.
Ainsi, il laisserait un bénéfice très significatif pour le club, nonobstant les recettes induites par d’autres activités, la location d’espaces publicitaires et de merchandising. Contrairement à la JS Kabylie, qui profite bien de son stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou et où même l’équipe nationale y a disputé deux matches.
Aujourd’hui, le Mouloudia d’Alger attend toujours un signe pour, enfin, jouir de vrai de son bijou d’Ali-La-Pointe. Aux dernières nouvelles, une filiale est en phase de création par le Groupe Sonatrach pour gérer cette infrastructure (organigramme, benchmark, budgétisation…) et où la phase étude est pratiquement achevée. Une petite lueur d’espoir se profile à l’horizon …
– MALIK MOHAMED
