ALG : Le départ vers la Libye, une menace pour la L1 ?
DJAMEL OUAGLAL

Le championnat national de L1 risque de se retrouver sans ses meilleurs joueurs dans un avenir très proche. A
la recherche d’environnement lucratif et attractif, la tendance s’apparente plus vers le côté Est du pays puisque la Libye attire les footballeurs algériens soucieux de gonfler leur compte en banque. Ce phénomène rappelle celui qui a vu de nombreux joueurs algériens partir en Tunisie, il y a quelques années, attirés par de meilleurs salaires et une stabilité financière plus grande. Aujourd’hui, la Libye semble prendre le relais grâce à des investissements massifs de ses clubs.
Si cette tendance se confirme, elle pourra avoir un impact direct sur la compétitivité de la L1 algérienne, qui peine à retenir ses meilleurs éléments. Déjà, on retrouve de nombreux joueurs algériens dans les différents clubs libyens. Cependant, en recrutant des joueurs comme Ismaïl Belkacemi (ex- USMA), meilleur buteur du championnat la saison dernière, Mouad Haddad (ex- CRB) et Ibrahim Hachoud (ex-USMK) … le signal est fort. Plusieurs joueurs de l’équipe du FLN, qui avait rejoint Tunis en 1958, ont effectué des piges dans ce pays. Les clubs les recrutaient malgré l’interdit de la FIFA.
On peut rappeler qu’après l’indépendance du pays, l’ex-international de l’équipe de France, Saïd Brahimi, s’était installé à Tripoli comme entraîneur, tout comme Hamid Zouba qui a dirigé Al-Ahly Benghazi. Et, aujourd’hui, les responsables libyens ne veulent plus se contenter de joueurs de seconde zone, ils visent ceux de l’élite du football. Ainsi ont-ils commencé à investir des millions de dollars pour attirer des joueurs nord- africains. Une stratégie qui vise à renforcer la compétitivité de leur championnat en attirant davantage de talents étrangers. Et, le plafonnement des salaires imposé par la FAF pour dégraisser le mammouth est un atout pour les clubs libyens.
Les similitudes entre les cultures footballistiques algérienne et libyenne facilitent l’adaptation des joueurs. Le niveau du championnat et l’ambiance dans les stades sont proches de ceux de la L1 algérienne, ce qui permet aux joueurs de s’intégrer rapidement. En revanche, nous avons vécu un phénomène inverse les années précédentes. Le championnat algérien a longtemps accueilli des joueurs libyens de renom, comme Omar Daoud (JS Kabylie 2005-2007), Muaid Elafi (USM Alger 2018-2020), Mohamed Zaâbia (JS Kabylie et MC Oran 2013-2016)… Aujourd’hui, la tendance s’est inversée. Un signe des temps !
Djamel Ouaglal