Alors qu’il pouvait aspirer à devenir international algérien, Michael Olise a finalement choisi la nationalité sportive française. Un gros renfort pour les Olympiques de Thierry Henry, mais une perte sèche pour l’EN et la FAF qui n’ont jamais semblé intéresser le joueur.
Plus que pour sa la sélection dont il a choisi de défendre les couleurs en portant le maillot, c’est surtout par sa future destination que l’ailier de Crystal Palace a fait l’actualité, hier. Selon les informations de la presse anglaise, notamment The Athletic, reprises par les médias français dont RMC et l’Equipe, Olise a « été autorisé par son club à discuter avec le Bayern Munich, ce qui indique qu’une offre satisfaisante, entre 60 et 70 M€, a été acceptée ».
Sur une courbe ascendante, Olise avait bouclé la saison 2022-2023 avec 11 passes décisives avant de faire mieux l’exercice écoulé avec 16 participations directes (10 buts, 6 passes) en seulement 1 282 minutes de jeu (14 titularisations) sous le maillot de Palace. La volonté de Thierry Henry, patron technique de l’équipe de France olympique, tout comme celle de Djamel Belmadi du temps où il présidait aux destinées des Verts, de le convoquer a d’ailleurs fini par le convaincre d’opter pour les Bleuets.
Même l’Angleterre et l’Autriche le voulaient
Né à Londres, en Angleterre, d’un père d’origine nigériane et d’une mère franco-algérienne, il avait le choix entre les quatre sélections nationales. Une opportunité que voulait utiliser Gernot Rohr à son avantage lorsqu’il était responsable des Super Eagles. «Sa technique en mouvement, sa vivacité, son dribble et son mental auraient fait de lui un plus pour mon Nigéria. On a essayé, je l’avais présélectionné en mars 2021, mais malheureusement je ne l’ai pas eu avec moi», confiait ledit technicien à l’Equipe. Le responsable des Three Lions avait également un œil sur lui, ce qui en dit long sur le potentiel du déroutant ailier. «C’est un joueur qui devrait nous intéresser parce qu’il est très bon», avait glissé, à son propos, Gareth Southgate, le mois dernier. Entre-temps, c’est la France qui bénéficiera de son immense talent, comme l’a indiqué Thierry Henry.
Henry : «Il a montré sa volonté de jouer pour la France»
«On sait très bien qu’il a pas mal de possibilités, mais il veut jouer pour la France. Il faut souligner sa volonté de montrer qu’il a envie de jouer pour la France. Il aurait pu faire l’autre choix et peut-être faire l’Euro avec l’Angleterre, comme son collègue Eberechi Eze à Palace. Mais il veut jouer pour la France, tout en sachant qu’il ne ferait pas l’Euro. Ce n’est pas toujours le cas», affirmait non sans fierté la légende d’Arsenal, qui ne tarit pas d’éloges au sujet de sa nouvelle arme offensive. «Sans ses blessures, il aurait peut-être mis 15 buts et 15 passes en Premier League. C’est un joueur de grande qualité, tant mieux pour la France», abondait-il avec une certaine hardiesse.
Insistance française vs immobilisme DZ
Face à l’immobilisme de la FAF qui n’a, visiblement, pas fait le strict minimum pour tenter de convaincre cette pépite d’opter pour le pays d’origine de sa mère, même l’Autriche, auquel Olise n’a aucun lien s’y était intéressé, comme l’a raconté son sélectionneur au détour d’une anecdote d’une rare sincérité. «Je l’adore. Si seulement il avait pu avoir des racines autrichiennes ! Ce joueur est exceptionnel : il est rapide, fort dans les dribbles, techniquement doué et il travaille à la perte du ballon. A chaque fois que je l’ai vu jouer, il avait le sourire», témoignait, ainsi, le professeur Ralf Rangnick. Cela renseigne on ne peut mieux sur la réelle valeur et le futur que représente ce joyau technique d’à peine 22 ans que la FAF et l’EN ont perdu face à l’insistance française, laquelle a fini par remporter cette bataille et à devancer l’intérêt anglais et les sollicitations nigérianes.
RACHID BELARBI
