
Mais où est passé Vladimir Petkovic ? Est-il resté à Sidi Moussa ou quelque part à Alger comme prévu afin de suivre le football local ? Entre matchs du championnat et ceux de la Coupe d’Algérie, il devrait faire un peu plus connaissance avec le réservoir algérien et reconnaître les visages, et pourquoi pas découvrir quelques talents insoupçonnés passés entre les mailles de nos vaillants spécialistes du scouting. Lui qui, du centre de Sidi Moussa, a capté une sorte de Cendrillon aux chaussures rouges, qui l’a apparemment ébahi par les gestes techniques d’un virtuose. «C’est qui ce joueur aux chaussures rouges ? », s’interrogea Petkovic. «Mais, c’est Youcef Belaïli !», s’écria son entraîneur adjoint, Nabil Neghiz.
Dans un élan honnête et de sincérité, Nabil Neghiz a raconté, sur un plateau de la Télévision publique nationale, cette anecdote vécue au CTN lors du dernier stage des Verts, où l’équipe du Mouloudia d’Alger était de passage pour une séance d’entraînement, et Petkovic, tel le renard dans l’une des fables de La Fontaine, alléché par l’odeur de la technici- té, n’a pas résisté à s’interroger. Pourquoi lui a-t-on caché un tel joueur pour sa première à la tête des Verts ? Bien que cela soit tout de même curieux pour ne pas dire inquiétant, pour un sélectionneur appelé à coacher l’équipe d’Algérie, de ne pas reconnaître un Youcef Belaïli.
Pourtant, le natif d’Oran est champion d’Afrique en 2019 et champion arabe de la FIFA en 2021, et ce but stratosphérique face au Maroc, qui a fait le tour du globe. Sans oublier les deux Ligues des champions africaines remportées avec l’ES Tunis (2018 et 2019). Il a traîné sa technicité et sa silhouette un peu partout, y compris en Europe, en France plus précisément où il a fait des piges à Angers SCO, au Stade brestois 29 et à l’AC Ajaccio. En plus de ses passages à l’Etoile du Sahel (Tunisie), Al-Ahli SC (Arabie Saoudite) et Qatar SC (Qatar). Ainsi, à la fin de sa carrière, il pourra se recycler en tant que professeur d’Histoire-géographie en toute quiétude.
Eh bien, tant mieux, dirions-nous. Tant mieux qu’une coïncidence soit meilleure que mille rendez-vous. Petkovic a réussi à mettre une image sur un nom ou vice-versa. Celle de Belaïli. Reste à savoir si la coqueluche du Mouloudia d’Alger, dont Petkovic a suivi les péripéties lors du match fou de championnat contre l’ASO Chlef (6-3) mais sans sa vedette attitrée, ce soir-là, sera présente lors des prochains stages. Mis en concurrence, selon Petkovic en conférence de presse, Belaïli et d’autres joueurs devront confirmer leurs formes et leurs performances en club s’il(s) veut(lent) faire partie de nouveau du groupe des Verts pour les prochaines échéances.
De toute façon, le Petkovic du mois de mars ne sera pas celui du mois de juin, car il sera sans conteste appelé à prendre davantage de responsabilités. Après avoir joué à l’observateur durant les quelques jours passés à Alger, en dehors du Saint Coran qu’on a bien voulu lui offrir, la question gênante du jeûne à laquelle il n’a pas répondu et la visite de la Grande Mosquée d’Alger, là où il a mesuré la grandeur d’un pays, il devra commencer à faire ses preuves.
LAFORDASSE