Jour J. Avec l’arrivée de Vladimir Petkovic, hier, à Alger, la sélection nationale bascule dans une nouvelle ère que la rue algérienne espère aussi prospère que les trois premières années du mandat de Djamel Belmadi.

Du champion d’Afrique 2019, le nouvel homme fort de l’EN a hérité d’une équipe clé en main. Un groupe hétéroclite qui rassemble autant de mondialistes 2014 que de vainqueurs de la CAN en Egypte ou de jeunes loups aux dents longues. A cette belle mécanique, à laquelle il faudra juste un lifting, Petkovic devra aussi et surtout apporter les réglages nécessaires à même de reproduire en phases finales ce qu’elle démontre en éliminatoires. A l’instar de ce qu’il avait réussi à mettre en place avec la sélection suisse, l’ancien driver de la Lazio de Rome aura pour mission première de trouver le juste équilibre pour faire avancer cette sélection vers ses objectifs des deux prochaines années : la CAN-2025 au Maroc et la Coupe du monde 2026 au Mexique, Canada et États-Unis.

Une équipe clé en main

En homme intelligent (comme le décrivent ceux qui ont eu à le côtoyer chez la Nati ou en club) et technicien à la réputation (assez) bien établie, Vladimir Petkovic sait qu’il trouvera déjà en place un héritage qu’il ne faudra certainement pas négliger. Notamment en matière d’effectif équilibré avec des doublures convaincantes et des alternatives crédibles à chaque poste.
A ce sujet, il ne pourra que constater à défaut de mettre en exergue l’excellent travail effectué en amont par Djamel Belmadi qui a trouvé la formule idéale pour convaincre quelques-uns des plus beaux fleurons de la formation française de renforcer les rangs de l’EN. Dans les bois, en défense, dans l’entrejeu ou en attaque, son prédécesseur au poste avait, en effet, su réunir ce qui se faisait de mieux sous la bannière verte, rouge et blanche. Petkovic trouvera, également, à son arrivée une sélection qui a désormais des traditions ancrées en Afrique subsaharienne.

Des pépites sous la main

Puisqu’il n’aura pas à disputer une quelconque phase finale au sud du désert, dans des conditions si propres au continent noir, le nouveau patron technique des Verts est, ainsi, presque sûr de n’avoir rien à craindre à la tête de ce groupe qui voyage parfaitement en classe «affaires» en éliminatoires de la CAN ou du Mondial, comme cela peut être vérifié même en barrage-aller de l’édition qatarienne de 2022 dans l’hostile Douala, témoin de la victoire des coéquipiers d’Islam Slimani. Toujours aussi bien armés pour survoler les éliminatoires à venir de la prochaine CAN, les éléments que trouvera Petkovic dans le vestiaire sont en parallèle super bien partis pour faire de même dans leur groupe des qualif’ pour l’édition 2026 du tournoi planétaire de la FIFA, puisqu’ils ont déjà engrangé les six points mis en jeu lors des deux premières journées avec autant de victoires.

Un groupe qui voyage bien

Au natif de Sarajevo, il restera le travail le plus visible et le mieux mis en valeur : briller en phases finales. Là encore, l’on peut se réjouir pour le nouveau sélectionneur qu’il n’aura pas à affronter les aléas et autres problèmes contextuels qu’une CAN en Afrique subsaharienne propose toujours à ses participants du nord du continent.
Le fait que la 35ème édition du nom se déroule au Maroc prend dès lors des allures d’un énorme avantage semblable à celui qui avait accompagné, avec la réussite que l’on sait, le début triomphant de l’ère Belmadi. L’autre phase finale à l’occasion de laquelle il sera très attendu se déroulera, du reste, de l’autre de l’Atlantique dans un décor exceptionnel propre à la magie de la Coupe du monde. C’est dire que le mandat de Vladimir Petkovic, à travers les objectifs que lui a fixés la Fédération de Walid Sadi, ne devrait connaître aucune difficulté particulière dans la mesure où son cadet de prédécesseur lui a parfaitement balisé le terrain. A lui désormais de savoir monter les marches de la gloire là où ce même prédécesseur a trébuché.

RACHID BELARBI