Alors que la prestation aboutie de Ramiz Zerrouki, à Dakar, a décuplé son capital sympathie auprès de l’opinion sportive nationale, son statut de remplaçant permanent en club risque de le fragiliser énormément, en perspective des importantes échéances qui attendent l’EN.
Dire que le milieu de terrain à la crinière bouclée vit un début de saison fort décevant équivaut, en effet, à un doux euphémisme tant Zerrouki n’arrive pas à s’imposer dans l’entrejeu du Feyenoord Rotterdam, club qu’il a rejoint à l’intersaison en provenance du FC Twente. Dimanche après-midi, alors qu’il rendait visite à son club formateur et qu’il aspirait forcément à montrer, sous le maillot du rival historique de Rotterdam, le joueur confirmé qu’il est devenu, le milieu de terrain international s’est contenté de suivre du regard le choc entre les deux géants hollandais, qui a viré au ridicule alors que la mi-temps n’avait pas encore été totalement consommée. Embourbé dans une grave crise sportive, conséquence d’un mauvais début de saison avec une seule victoire en cinq matchs, l’Ajax d’Amsterdam a été facilement battu par l’actuel club employeur de l’Algérien grâce, en partie, à Gimenez qui n’avait ainsi eu besoin que d’un gros quart d’heure pour s’offrir un doublé (une première réalisation de près, la seconde à la suite d’une énorme erreur de relance), puis pour servir Paixão, lequel a profité de l’apathie défensive des Amstellodamois pour tripler la mise.
Étincelant à Dakar, puis le néant
Mené 0-3, alors que ce classique bavarois était encore à la 37ème minute, l’Ajax a vu son match, comptant pour la sixième journée d’Eredivisie, définitivement arrêté avant l’heure de jeu. Cela en raison du comportement de ses supporters qui ont lancé des projectiles, ainsi que des gobelets sur la pelouse. Auparavant, la rencontre avait déjà été stoppée à deux reprises pour les mêmes raisons. Réduit au simple rôle de figurant par le manager Arne Slot, Zerrouki ne totalise que 79 minutes de jeu seulement alors que le championnat des Pays-Bas en est à sa 6ème journée ! Dans le détail, le milieu de terrain a disputé 35 minutes face au Fortuna Sittard, alors qu’il avait débuté ce premier match de l’exercice 2023-2024 dans la peau d’un titulaire avant d’être rappelé sur le banc avant même la pause-citron. Remplaçant sans entrer en jeu le match suivant dans le derby de Rotterdam face au Sparta, Zerrouki aura respectivement 19 minutes dans les jambes face à Almere City, 5 minutes face à Utrecht, puis encore seulement 20 minutes face à Heerenveen.
Seulement 79 minutes au compteur
En Ligue des Champions, pour l’explication entre le Feyenoord et le Celtic Glasgow (2-0), c’est, encore une fois, à partir du banc que le longiligne milieu de terrain a suivi le début de la rencontre avant de faire son entrée à la 73ème minute de jeu, juste avant que les locaux ne fassent le break par le biais de Alireza Jahanbakhsh (76’), Calvin Stengs ayant ouvert le score sur un coup franc direct dans les ultimes instants du premier half (45’ + 2). Son entraîneur lui a préféré Quinten Timber, le milieu de terrain international U-21 des Pays-Bas. Une bien maigre moisson ! A titre de comparaison, la saison dernière à pareille époque, c’est-à-dire après six journées de championnat, Ramiz Zerrouki culminait déjà à 513 minutes à la faveur de six titularisations consécutives.
Son temps de jeu divisé par 6 !
Lancé face à la Tanzanie à la 79ème minute, puis auteur de son plus convaincant match en vert, à Dakar, dans un rôle de titulaire, le 12 septembre dernier, le natif d’Amsterdam risque, à ce propos, de perdre ce nouveau rôle confié par Belmadi si jamais son patron technique en club, Arne Slot, continuait de ne lui accorder que des bribes de matches. D’autant plus que le sélectionneur national aura besoin d’éléments compétitifs et en pleine forme pour entamer, à la mi-novembre, les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 où la moindre erreur se paye cash et aller à la conquête d’une troisième étoile continentale en Côte d’Ivoire, où ce n’est certainement pas les adversaires de gros calibre qui manquent !
RACHID BELARBI
