En vacances après avoir replacé la sélection nationale dans la course à la qualification en perspective du Mondial-2026, Vladimir Petkovic a déjà plusieurs dossiers sur son bureau qu’il faudra régler dès la rentrée, avant même d’entamer les éliminatoires de la prochaine CAN.

Parmi ces épineux problèmes qu’il faudra absolument solutionner figure en place de choix le «dossier Mahrez». Le cas du meilleur joueur algérien des 30 dernières années pourrait, d’ailleurs, altérer la bonne ambiance qui règne dans le vestiaire des Verts et dans son entourage direct, au cas où il ne serait pas vraiment pris en considération le plus tôt possible.
En mode farniente en Grèce, où il a ses habitudes estivales, le Ballon d’or africain 2016 ne semble, ainsi, pas du genre à se faire marcher sur le pied ou accepter de retrouver l’EN sur une simple convocation envoyée à son club, comme si de rien n’était. La passe d’armes avec le successeur de Djamel Belmadi, il y a encore quelques semaines, atteste, en effet, de la délicatesse d’une telle mésentente entre les deux hommes et de la nécessité de tout régler, face-à-face, en vue d’un retour à la normale et d’une collaboration entre le sélectionneur et celui qui récupérerait alors son brassard de capitaine.

Récupérer le meilleur Vert des 30 dernières années

Or, vu que Riyad Mahrez a carrément balancé sur la place publique son ressenti sur la démarche boiteuse de Petkovic et de la FAF, il faudra au dernier nommé faire des concessions relatives à son statut de patron technique de l’équipe nationale pour espérer renouer le fil du dialogue avec l’ancienne idole de Leicester City. D’autant plus qu’il semble bien clair que c’est Petkovic qui a failli, le premier, à son devoir de réserve, en révélant à la presse la teneur de la première discussion avec l’actuel meilleur passeur de la Saudi Pro League.
Et s’il paraît assez évident que le natif de Sarcelles ne piétinera pas son égo pour valider son retour chez les Verts, il semble tout aussi avéré que c’est au sélectionneur national de désamorcer cette bombe à retardement s’il est réellement intéressé par le come-back de celui qui a été décisif 71 fois, entre buts et passes, en 90 sélections ! Les autres dossiers à régler concernent, tout autant, trois autres internationaux trentenaires dont il faudra trancher l’avenir proche de la subtile façon qui soit.

Trancher le cas des tauliers mis au frigo

Il faut prendre en considération leur historique et à leur contribution effective dans les moments de gloire de l’EN durant la dernière décennie. Pour les avoir écartés du groupe dont il a la coupe dès sa prise de pouvoir, tout en assurant que «la porte restait grande ouverte», Vladimir Petkovic ne peut plus se dérober de la sorte, en évoquant le cas de Sofiane Feghouli, Youcef Belaïli et Islam Slimani.
Cela dans la mesure où on ne traite pas deux mondialistes du calibre de Feghouli et de Slimani, tous deux buteurs au Brésil lors de l’épopée historique de l’EN de Vahid Halilhodzic à l’été 2014, comme on traite un joueur lambda qu’on convoque pour compléter la liste ou qu’on écarte pour une baisse de forme somme toute compréhensible. Aussi bien pour l’image de marque de la sélection, de la FAF et du message qu’il véhicule, traiter ces trois gloires du football algérien avec le respect qui leur sied reste la meilleure façon de gérer cet épineux problème de tauliers du vestiaire en perte de vitesse ou qui ne répondent pas aux critères de tout nouveau sélectionneur.

Soigner sa communication

Profiter de l’arrêt des compétitions les concernant pour aller à leur rencontre, écouter leurs doléances et leur expliquer ce qu’il attend, ou pas, d’eux devraient, à ce propos, ôter à l’ancien entraîneur de la Lazio une sacrée pression et le déchargerait de cette image peu flatteuse d’homme froid qui ne se soucie aucunement des états d’âmes de ses soldats.
Maintenant qu’il commence à se familiariser avec le paysage footballistique et médiatique de l’Algérie du football, Vladimir Petkovic a plus que jamais la charge de déblayer le terrain et d’éviter les écueils qui pourraient lui entraver la route de la CAN-2025 et de la Coupe du monde 2026, en faisant un petit effort sur sa communication, aussi bien en public qu’en privé, avec ses joueurs et les tauliers du vestiaire mis au frigo. Sa réussite en dépend. Le climat autour des Verts encore plus.

RACHID BELARBI