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MAR : La face hideuse du football marocain

NAZIM BESSOL

L’annonce de l’arrestation du président du Wydad Casablanca, Saïd Naceri et de 24 autres personnes, dans le cadre d’une enquête de trafic international de drogue, a fait l’effet d’une bombe. Elle porte un sérieux coup à l’image d’Epinal, façonnée au fil des années par le Makhzen marocain à coup de millions, de strasses et de paillettes. Tout comme elle révèle l’autre face d’une même pièce, celle que beaucoup refusent de voir ou font mine d’occulter. Un scandale de plus qui vient s’ajouter à ceux révélés un peu partout en Europe et principalement au niveau du Parlement européen, où la corruption à grande échelle des députés et fonctionnaires européens a été érigée en levier diplomatique. (à gauche de notre photo en compagnie Lekjaa ministre adjoint du budget et président de la Fédération royale marocaine).

Le football n’y échappe pas. La soif d’influence du Maroc et son fantasme hégémonique lui fait franchir toutes les lignes, toutes les limites. A commencer par celle du fair-play, l’intégrité du jeu et des nobles valeurs du sport, portées et jalousement défendues par le Comité international olympique et la FIFA. L’absence de réaction de l’instance mondiale et de la Confédération africaine de football (CAF) est révélatrice d’un « petit » malaise. D’autant que le ministre président de la Fédération royale marocaine, Fawzi Lekjaa, qu’on dit fragilisé par cette affaire, siège aux côtés de Gianni Infantino au Conseil de la FIFA. D’ailleurs, l’Italo-Suisse a régulièrement cité le modèle marocain comme une référence et a souvent séjourné chez son « ami », Lekjaa.

Une affaire dont le patron du football mondial se serait bien passé, alors qu’il s’est lancé dans une lutte acharnée pour préserver « l’intégrité » du football. Il s’est tout récemment félicité du niveau de collaboration entre la FIFA et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. «Le renouvellement du protocole d’accord entre la FIFA et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime à New York, en septembre, témoigne de la volonté de ces deux institutions d’assurer l’intégrité du football, partout dans le monde», a expliqué Gianni Infantino, lors de son intervention, en marge de la 10e session de la conférence des États parties de la Convention des Nations Unies contre la corruption.

Comment ne pas faire le parallèle avec ce qui avait été mis en place par les cartels colombiens à la fin des années 80, lorsqu’ils ont massivement injecté l’argent sale de la drogue dans le football, avec un double objectif. Le blanchiment de l’argent généré par le narcotrafic et la mobilisation des masses à travers le jeu le plus populaire. Saïd Naceri n’a rien inventé tout comme il n’a pas pu mettre ça seul en place. Le narco-président dirige le prestigieux et populaire club casablancais depuis 2014, soit près de 10 ans. Il a été tour à tour député, élu régional avant de prendre les commandes de la Ligue de football et du WAC où l’argent coule à flot.

Des liquidités dont on peut aisément dire qu’elles n’ont pas servi uniquement à payer les salaires des joueurs. Elles ont grandement contribué au double sacre continental et aux finales perdues. Et certainement au niveau de la CAF. Aujourd’hui, il appartient à la FIFA d’enquêter et annuler les titres trustés par le Wydad, un grand parmi les grands, traîné dans la boue par des véreux sans foi ni loi !
– NAZIM BESSOL

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