Si l’enchevêtrement de l’Euro et de la Copa América accommode peu les passionnés de football, perdus entre le surplus d’affiches et le décalage horaire inter-atlantique, l’empilement de la CAN et de la Coupe arabe à l’hiver 2025 risque, en revanche, de grandement pénaliser l’EN de Vladimir Petkovic.
Vampirisant l’actualité et le paysage médiatique planétaire, le Championnat d’Europe des nations, qui se déroule en Allemagne entre le 14 juin et le 14 juillet ainsi que la Copa América que les États-Unis accueillent depuis le 20 juin et jusqu’au même 14 juillet ne sont, d’ailleurs, pas vraiment le meilleur exemple pour expliquer, encore moins justifier cette programmation parallèle de la CAN et de la Coupe arabe.
Cela pour la simple et bonne raison que la Coupe d’Afrique des Nations et la compétition régionale impliqueront directement les sélections du nord du continent, entre autres celles du Maghreb dont fait partie l’Algérie. L’annonce du Comité exécutif de la CAF de l’officialisation de la prochaine CAN TotalEnergies au Maroc entre le dimanche 21 décembre 2025 et celui du 18 janvier 2026 risque, en effet, de poser un sacré dilemme à la FAF et au sélectionneur national Vladimir Petkovic étant donné que le Qatar abritera également la Coupe arabe de la FIFA, dans sa deuxième édition, en décembre 2025.
Le tenant doit y être !
Condamnée à répondre favorablement à l’invitation du pays organisateur de la Coupe du monde 2022 et de se rendre à Doha pour défendre son titre acquis de haute lutte en 2021, l’Algérie risque de se retrouver engagée dans deux compétitions majeures en même temps, ce qui ne s’est jamais produit dans l’histoire du foot ! Négliger et sacrifier un des deux challenges au bénéfice de l’autre ne figurant pas, pour le moment, dans l’optique de l’EN, il serait bien curieux de savoir comment procédera Petkovic pour dresser sa double liste, tout en sachant que nombre de ses éléments sont éligibles pour prendre part aux deux tournois internationaux.
Mustapha Zeghba, Oussama Benbot, Amine Tougaï, Mohamed Madani, Chouaïb Keddad, Ahmed Kendouci, Baghdad Bounedjah et Yacine Brahimi pourraient, en effet, candidater pour le Maroc, le Qatar ou les deux. Or, vu le prestige croissant, la valeur du prize money et son statut de tenant du titre, il paraît clair que l’EN ne fera pas l’impasse sur la Coupe arabe de la FIFA juste pour privilégier la CAN qui se jouera, rappelons-le, en terre hostile vu les rapports exécrables entre les deux pays voisins.
Sacrifier diplomatiquement la CAN ?
La tentation de ne pas accorder trop de crédit au tournoi qu’organisera le royaume chérifien et d’y envoyer l’équivalent d’une équipe-bis pourrait, pourtant, constituer une alternative diplomatique inédite mais assez convaincante auprès de la vox populi à même de ne pas trop se perdre dans des choix cornéliens au risque de rater les deux marches et de s’embourber dans une crise de confiance latente à quatre mois de la tenue de la Coupe du monde 2026 (11 juin 19 juillet) à laquelle l’Algérie tient particulièrement à participer.
Au cas où l’EN passe avec succès l’épreuve des éliminatoires qui se disputeront en trois dates FIFA entre septembre et novembre prochains, ce qui ne devrait pas être très difficile vu que les deux premiers de chaque poule de quatre obtiendront leurs tickets pour Maroc-2025 et que les Verts seront tête de série, la complexité de la situation dans laquelle risque de se retrouver Vladimir Petkovic l’obligerait, de fait, presque à revenir à sa liste initiale de quarante-cinq joueurs à laquelle il avait fait allusion au lendemain de son intronisation et lors de son tout premier point de presse.
Petkovic, choix ou ubiquité
Reste, cependant, à connaître vers quelle priorité et quelle préférence ira la FAF au moment de former ces deux groupes distincts et d’établir une liste pour la CAN et une autre liste pour la Coupe Arabe. Si ce fait inédit venait à se matérialiser, il serait, en outre, assez instructif de savoir quelle « liste » conduira Petkovic si jamais les dates des rencontres de l’EN venaient à s’enchevêtrer dans la mesure où le don d’ubiquité n’existe qu’au cinéma ! Rien que de l’imaginer dessine un tableau cocasse, brouillon et tellement loin des standards internationaux, ceux pratiqués outre-Méditerranée et outre-Atlantique, quand bien même leurs deux compétitions majeures se déroulent en même temps !
RACHID BELARBI
