Elle est historique. Elle vient d’offrir à l’Algérie sa première médaille d’or aux Jeux olympiques de Paris-2024, après avoir remporté la finale de gymnastique, spécialité barres asymétriques.
Il s’agit là d’une performance inégalée puisque Kaylia Nemour a rivalisé avec les meilleures de la discipline, les Américaines, les Chinoises, les Européennes en gé- néral et les Australiennes. La petite Algérienne (par l’âge) à l’immense talent a surclassé la Chinoise, Qiyuan Qiu, et l’Américaine, Su- nisa Lee, permettant à l’Afrique de signer sa première médaille olym- pique dans cette discipline très technique, réservée généralement à un cercle très fermé. Nemour a surpassé sa déception après sa cin- quième place lors de la finale du concours général individuel, samedi 1er août dernier, pour prendre sa re- vanche sportive en allant décrocher
l’or dans la finale des barres asymé- triques, sa spécialité. Pour l’histoire, l’Algérie n’est pas à sa première en gymnastique, qui n’est pas un sport étranger pour les sportifs algériens.
Lazhari, premier porte-drapeau de l’Algérie
Lors de sa première participation aux Jeux olympiques, au lendemain de l’indépendance du pays, le gym- naste Mohamed Lazhari était le seul sportif de la délégation algérienne et porte-drapeau lors de l’édition de Tokyo au Japon en 1964. Certes, l’Algérie n’avait pas remporté de médaille, mais l’histoire retient que la gymnastique était le premier sport représentatif de l’Algérie au JO. Mohamed Lazhari, qui avait terminé à la 91e place au concours gé- néral, doit certainement être fier de voir sa compatriote remporter l’or en gymnastique sur le sol français. Une consécration logique pour l’Al- gérienne, qui avait donné des signes de suprématie avec des résultats exceptionnels en 2024, remportant trois médailles d’or à la Coupe du monde de gymnastique, respective- ment dans les éditions d’Allemagne, d’Azerbaïdjan et du Qatar.
Première médaillée en or en gymnastique
Kaylia Nemour offre, donc, à l’Algérie sa première médaille d’or en gymnastique aux JO. Elle devient
la troisième femme algérienne à remporter une médaille d’or après Hassiba Boulemerka au 1500 aux JO Barcelone-1992, puis Nouria Benida-Merah dans la même spécialité en 2000, lors de l’édition de Sidney (Australie). C’est la sixième médaille d’or de l’histoire de la par- ticipation algérienne à ces joutes sportives mondiales, en rajoutant Hocine Soltani (Boxe JO Altlanta 1996), Nouredine Morceli (Athlétisme JO Altlanta 1996) et Taoufik Mekhloufi (Boxe JO London 2012). La gymnaste algérienne, Nemour, s’invite à la crème du sport algé- rien après avoir émerveillé tout le monde à la salle de Bercy Arena, ce dimanche 4 août. Elle a remarquablement brillé, en présentant une magnifique performance artistique, qui a fait exploser l’audimat dans la salle.
Qassaman a retenti en France
Elle a obtenu la meilleure note finale, avec 15 700 points, arra- chant la première place, suivie de la Chinoise Qiyuan Qiu, deuxième avec une note de 15 500 points, et la gymnaste américaine, Sunisa Lee, troisième avec 14 800 points. Nemour a permis à l’Algérie de renouer avec la médaille en vermeille aux Jeux olympiques d’été, depuis la dernière performance du demi-fondiste, Taoufik Makhloufi, vainqueur de la dernière médaille en métal précieux pour l’Algérie aux Jeux olympiques de Londres en 2012 au 1 500 mètres en athlétisme. Avec cette médaille en or, l’Algérie remporte la consécration suprême dans quatre sports différents, à savoir l’athlétisme, la boxe et la gymnastique. Une consécration ouvrira la voie au reste des athlètes algériens pour obtenir le métal précieux aux Jeux olympiques de Paris-2024, menés par la boxeuse Imane Khelif, et le demi-fondiste, Djamal Sedjati, également candidats à imiter Kaylia Nemour, la première à faire retentir Qassaman sur le sol français dans ces JO-2024.
– AMINA BOUAMARI
