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JO : Khelif et … les larmes de crocodile

LAFORDASSE

Le destin a voulu que le jour où le premier médaillé olympique algérien de l’Histoire des Jeux, le boxeur Mustapha Moussa, s’éteigne, c’est une boxeuse qui reprend le flambeau en s’assurant déjà une médaille, mais en sublimant le rendez-vous parisien de 2024 de son talent et de son histoire qui a secoué toute la planète. Cette femme n’est autre que notre Imane Khelif qui, au-delà des combats qu’elle enchaîne sur un ring,
se retrouve sur d’autres terrains qu’elle mène une lutte contre la ségrégation, l’intégrisme, l’injustice et bien d’autres maux de ce siècle, malgré tous les progrès que l’humanité aura fait dans plusieurs domaines, comme la science et la technologie.

Mais l’humain reste l’humain, avec ses qualités et ses défauts. Et Imane Khelif, malgré elle, s’est retrouvée propulsée dans l’arène de ce combat pour la dignité, pour lequel les femmes bataillent depuis plus d’un siècle justement. Qu’en déplaise au fameux Baron, Pierre de Coubertin, inventeur visionnaire des Jeux modernes, mais misogyne pour avoir refusé la participation du sexe dit « faible », en déclarant : « Une Olympiade femelle serait inintéressante, inesthétique. » Sur ce coup, le Baron a été complètement aveugle, quand on voit aujourd’hui le long chemin parcouru par les femmes pour avoir leur place déjà, et pour atteindre une certaine parité avec les hommes, en attendant d’autres objectifs et engagements, car la marche est toujours longue et pleine d’obstacles.

Parmi ces obstacles, c’est ce hideux racisme-sexiste qui montre à quel point il est difficile de s’imposer dans un sport aussi viril que la boxe et lorsqu’on est, de surcroît, une femme qui ne correspond pas aux normes de la féminité occidentale, comme l’a fait souligner la sociologue du sport, Béatrice Barbusse, dans le journal L’Equipe de ce dimanche, 4 août. Il est clair qu’Imane Khelif n’est pas une blonde aux yeux bleus, n’habite pas un quar- tier cossu d’Alger et n’a pas roulé sur de l’or pour arriver là où elle est aujourd’hui. Au détour de son combat-événement, la planète a découvert la précarité de son domicile familiale, quelque part dans une bourgade de la wilaya de Tiaret, et dont le papa, un soudeur occasionnel, s’est senti obligé à exhiber son livret de famille pour dire à la face du monde que sa fille Imane était une …fille. Mais une fille pas comme toutes les autres.

Une fille dont les larmes ont secoué la planète-sport et fait même pleurer un certain Mustapha Berraf qui, soudainement, est sorti de l’ombre pour s’afficher et enlacer la fierté nationale, Imane Khelif. Un président de l’ACNOA qui ne s’est jamais exprimé, ces derniers temps, sur tous les sujets brûlants et autres scandales ayant ébranlé le sport algérien, ni pris position en faveur de la championne Imane Khelif, même après le communiqué de presse du CIO, dont il est membre, et l’intervention du porte-parole de cette instance et de son président. La mobilisation autour de la native de Tiaret aura donc été générale, à l’exception du président de l’ACNOA et de son instance. Celle- ci est restée muette, l’ancien député RND s’est contenté d’observer avant de tenter de faire croire qu’il activait dans l’ombre !

Pourquoi le rester lorsque les principales instances et personnalités de divers hori- zons ont pris fait et cause pour la boxeuse algérienne ? Pourquoi être dans la retenue d’une juste cause ? Une posture qui pose plus que jamais la question de l’utilité des représentants algériens au niveau des instances internationales du sport ? Quelle cause servent-ils ; quels agendas défendent-ils ? l’inexistence de Mustapha Berraf dans le dossier Imane Khalif, en tant qu’individu mais aussi en tant que président d’une Confédération continentale et membre du CIO, tranche avec sa mise en avant une fois qu’elle s’est qualifiée et qu’elle a assuré une médaille olympique pour l’Algérie. Et ce ne sont pas ses références au Président de la République face camera qui changeront quoi que ce soit, surtout qu’il a été sollicité depuis le début de la polémique par la délégation algérienne afin d’apporter sa voix à la bataille, des appels restés sans réponse.

D’ailleurs, ni Imane Khelif ni Hassiba Boulmerka n’ont accepté de valider la récupération de la dernière victoire de la boxeuse. La première s’est contentée d’adresser ses remerciements à un peu tout le monde, sauf à Mustapha Berraf malgré sa présence insistante et des larmes de « crocodile » en fin de match. Quant à Boulmerka, on pouvait l’entendre distinctement hurler à la face de tout le monde « Laissez-la tranquille ».

LAFOIRDASSE

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