. JO : Kaylia, merci de nous avoir fait pleurer de bonheur | Foot Afrique
AlgérieLes infos

JO : Kaylia, merci de nous avoir fait pleurer de bonheur

NAZIM BESSOL

Elle avait la grâce, elle avait de l’audace, elle désirait de l’Or. Et elle l’a obtenu avec panache. Jamais, depuis l’indépendance du pays, une compéti- tion de gymnastique artistique n’avait autant capté l’attention des Algériens. Ils étaient des millions, hier après-midi, un peu partout dans le monde, face à leurs écrans de télé, téléphones, tablettes… à scruter le moindre geste, le moindre changement de rythme de la prodige algérienne, Kaylia Nemour, en finale des barres asymétriques des Jeux Olympique de Paris-2024.

Une surdouée, reléguée à la 5e place du concours général, mais qui avait donné rendez-vous à ses concurrentes et au monde pour la voir se draper d’Or. Pourtant, il y avait de la concurrence sur la ligne de départ. Des filles plus âgées, plus expérimentées, à l’image de la Chinoise Qiu Qiyuan (championne du monde à 16 ans) et l’Américaine Susina Lee, respectivement deuxième et troisième. Mais du haut de ses 17 ans et 45 jours et son mètre 66, l’Algérienne avait depuis longtemps tracé son objectif pour sa première participation olympique. Le Panthéon de la discipline.

Ainsi, elle offre également la première médaille à l’Algérie (en attendant la boxeuse Imane Khelif). Et il ne pouvait en être autrement ! «Je vais vraiment aller la chercher ! [la médaille, NDLR] », avait-elle déclaré après sa 5e place au concours général. Dans son justaucorps blanc, Kaylia Nemour a sorti une
prestation XXXL, à la hauteur de l’enjeu. Elle a pris le contrôle des barres et plus largement de l’Arena de Bercy, où le silence a laissé place à l’extraordinaire partition jouée par cette artiste hors normes. Non, il ne pouvait décidément pas en être autrement.

A la retombée, Kaylia Nemour fait sauter le compteur. Elle totalise 15 700 points, des points en or, le prix d’une copie quasi parfaite où se mêlent grâce, maîtrise technique parfaite et une précision chirurgicale. L’Algérienne semblait caresser les barres et donner l’impression de ne pas avoir besoin d’elles. Tel un ange, elle planait au- dessus de tout et de retour sur terre, elle adressait un magnifique sourire à tous ceux qui ont cru en elle et qui ont été à ses côtés dans les moments de doute. Puis, elle s’est enveloppée dans un drapeau vert, blanc et rouge, tandis que son coach arborait fièrement un tee-shirt où « Algérie » ne pouvait échapper aux regards.

Soixante ans après la première participation algérienne au JO de Tokyo 1964, où le porte-drapeau et unique athlète algérien n’était autre que le gymnaste Mohamed Lazhari, Kaylia Nemour, depuis Paris, offre au pays et au conti- nent africain sa première médaille olympique. La plus belle et la plus prestigieuse, la plus brillante ! Bravo Kaylia Nemour et merci de nous avoir fait pleurer de … bonheur !
– NAZIM BESSOL

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité