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ALG : Gouiri, comme un goût d’inachevé

RACHID BELARBI

Le forfait d’Amine Gouiri pour la CAN-2023 a suscité l’émoi et la déception. Malgré un communiqué de la Fédération algérienne de football (FAF), de son club le Stade Rennais, une déclaration du coach Djamel Belmadi et enfin un message du joueur lui-même, la spéculation, particulièrement sur les réseaux sociaux, bat son plein.

L’amertume de Djamel Belmadi conjuguée aux précisions de la direction du Stade Rennais laisse planer un semblant de doute et ouvre la porte à diverses interprétations. Légende vivante des jeunes catégories de l’équipe de France avec 48 buts inscrits en 74 sélections entre les moins de 16 ans et les U23, Amine Gouiri avait disputé la dernière rencontre en date avec le Stade de Rennes, le mercredi 20 décembre dernier à Clermont-Ferrand pour une victoire des Bretons (1-3) comptant pour la 17ème journée de la Ligue 1 Uber Eats. L’international algérien en a disputé la majeure partie, ne quittant la pelouse du stade Gabriel Montpied qu’à quelques minutes de la fin des débats pour être remplacé. Tous les voyants semblaient, ainsi, être au vert avant d’arriver à Alger pour y intégrer le regroupement de l’EN en perspective de la CAN en Côte d’Ivoire et du stage au Togo.

Le club dément, un «crève-cœur» pour le joueur

Or, la manière avec laquelle a été annoncé son forfait pour le tournoi continental ainsi que les remarques de Djamel Belmadi à propos d’un manque de communication du club français ont fini par créer la polémique. « Il est arrivé chez nous avec une douleur au genou. Bizarrement, on avait reçu un communiqué suite à notre demande du Stade Rennais. C’est le joueur qui nous avait indiqué qu’il avait une douleur au genou, qu’on ignorait puisque son dernier match était le 20 décembre, comme tous les joueurs de Ligue 1. Il avait quasiment joué l’ensemble du match, il était sorti à trois, quatre minutes de la fin.                                                                                                                                                                       Il n’y avait aucun signal qui pouvait nous indiquer une blessure» avait, en effet, tancé le sélectionneur national avant d’embarquer pour Lomé. Et de renchérir : «Deux jours avant son arrivée, c’est lui qui nous avait dit qu’il avait une douleur. On a ensuite pris contact avec le club qui nous a confirmé cela par un rapport médical. Il est venu chez nous pour faire constater cette blessure et voir ce qu’il était possible de mettre en place et s’il pouvait se donner les chances de jouer en étant pris en charge par notre staff médical. Il n’arrivait pas à se débarrasser de cette douleur donc on l’a libéré». Des affirmations qui n’ont pas du tout plu au club employeur de Gouiri, lequel a répliqué d’une manière aussi sèche que dénotée.

Des communiqués des zones d’ombre

«Suite à la prise de parole du sélectionneur algérien, le Stade Rennais F.C. tient à préciser que toutes les informations relatives à la santé d’Amine Gouiri ont été transmises en temps et en heure à sa sélection pour que cette dernière puisse prendre une décision quant à sa participation à la CAN2024. Le Stade Rennais F.C. est déçu pour son attaquant qui manquera une compétition internationale majeure », pouvait-on lire sur le site officiel du club qui a, pour conclure, tenu à « adresser tous nos vœux de réussite à la sélection algérienne ».
De son côté, Amine Gouiri n’a pas tardé à partager sa détresse et ses regrets de manquer sa première CAN. «À tous les supporters algériens et plus généralement tout le peuple algérien. Je n’aurais jamais voulu écrire ces lignes, mais je dois malheureusement déclarer forfait pour la CAN avec l’équipe nationale d’Algérie. Un vrai crève-cœur pour moi, qui étais impatient de disputer cette compétition pour mon pays. Je serai désormais le premier supporter des Fennecs, je suis sûr qu’ils rendront fier notre peuple. Vive l’Algérie », a posté le joueur sur ses réseaux sociaux.

Belaïli relancé

Assez pour alimenter la théorie du complot et faire allusion à des raisons extra- médicales qui auraient poussé le staff technique et à sa tête Djamel Belmadi à se passer des services du joueur. Ainsi, ni le communiqué de la FAF indiquant qu’après concertation du staff médical, le staff technique a pris la décision de ne pas prendre de risque et de « ménager le joueur et de lui permettre de se rétablir convenablement», ni celui du club et encore moins les regrets exprimés par Gouiri lui-même n’ont convaincu les complotistes et les sous-traitants.
L’annonce du forfait du joueur 15 jours avant le coup d’envoi de la CAN par Djamel Belmadi et son renvoi vers son club est une façon de protéger la Fédération algérienne de football (FAF), qui aurait été en première ligne en cas de blessure du joueur en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, le néo -international devait voir le médecin du Stade Rennais lundi pour un nouveau point afin de déterminer «la nature exacte de la blessure et la durée de son indisponibilité », annonce le quotidien l’Equipe. Une absence qui arrange au final les affaires de Youcef Belaïli, qui devrait être aligné d’entrée en l’absence de Gouiri et celle de l’homme en forme du moment, Mohamed Amine Amoura, l’autre potentiel titulaire sur le flanc gauche de l’attaque, suspendu pour le premier match de l’EN à la CAN face à l’Angola.

RACHID BELARBI

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