
A une quinzaine de jours de l’entame des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, où l’Algérie aura à remplir une simple formalité en prologue avant un safari à risques au Mozambique, Djamel Belmadi n’a pas que des certitudes pour ce qui a trait à son onze-type.
Le mois d’octobre, ses deux sorties amicales face au Cap-Vert et l’Egypte, ainsi que les péripéties en club de nos internationaux, ont forcément fait mûrir la réflexion du sélectionneur national à propos de certains postes. Il est, néanmoins, clair que la balade de santé face aux Capverdiens et les cinq dernières minutes devant l’Egypte ont conforté certaines certitudes comme des points d’ancrage.
Que ce soit dans les bois où Anthony Mandréa aura prouvé sa légitimité en dépit d’un retour en club difficile avec une bourde monumentale face à l’AJ Auxerre qui lui a valu d’encaisser un but gag, qu’en défense centrale, où la nouvelle paire Mandi-Bensebaïni s’est imposée comme la plus sûre et la plus rassurante.
On aurait facilement pu en dire autant des pistons, en particulier à la vue de l’aisance avec laquelle le défenseur de Wolverhampton, Rayan Aït-Nouri s’est fondu dans le moule en remplacement de Bensebaïni qui a coulissé en charnière centrale, mais le drame médiatico-juridique, qu’est en train de vivre Youcef Atal, sonne comme un bémol auquel il faudra plus que jamais réfléchir.
Atal, de solution à souci
Devant revenir à la compétition officielle en France au mieux aux alentours du 20 décembre, l’ancien joueur du Paradou présentera, ainsi, à la mi-novembre, cadre temporel du regroupement qui ouvrira la voie aux deux rencontres face à la Somalie et au Mozambique, un manque de compétitivité qui risque de peser dans ce genre de matches à gros enjeux. A cela s’ajoutera un état psychologique alarmant avec tout ce qu’a dû endurer l’enfant de Boghni depuis le début de cette cabale contre lui, à Nice. En homme doublement averti par les cuisants échecs de la CAN-2021 et le barrage-retour de mars 2022, Djamel Belmadi voit de la sorte une de ses armes fatales se transformer en souci majeur. Au point d’envisager une autre option à droite ? Une autre lancinante question concerne tout aussi le poste de numéro 9. De retour à son exercice favori, à savoir marquer des buts au Qatar avec Al-Sadd, après une longue période de doute et de disette, Baghdad Bounedjah redevient sélectionnable avec l’expérience et le talent qu’on lui connaît.
Amoura pour suppléer Slimani ?
Au même moment, bien qu’il joue moins au Brésil et que son club de Coritiba se dirige inéluctablement vers une relégation historique en deuxième Division, Islam Slimani présente la particularité d’avoir toujours performé sous le maillot vert, ce qui lui confère une légitimité tout aussi historique qui en ferait de nouveau l’avant-centre titulaire de l’EN, sans que personne ne crie au scandale. Or, au même moment, Mohamed Amine Amoura empile les buts en championnat belge et prend de plus en plus de poids sur le plan international. De quoi lui permettre de contester, sans faire trop de bruit, la hiérarchie préalablement installée et de briguer le maillot floqué du 9, celui-là même que le Rennais Amine Gouiri, légende vivante des jeunes catégories de l’Equipe de France, avec ses 48 banderilles plantées en 74 sélections entre les U-16 et les U-23, pourrait tout aussi briguer. De quoi faire réfléchir Belmadi à deux fois avant de trancher.
Mahrez, en attendant Ounas
Tout aussi «légitime» et «incontestable» que Slimani dans son poste préférentiel à droite, brassard ou non autour du bras, Riyad Mahrez entamera, sans nul doute, la rencontre face à la Somalie avec son fétiche numéro 7 sur le dos. En club, à Al-Ahli, l’ex-sorcier du drible de Leicester peine, cependant, à briller autant qu’il le faisait en Premier League. Pas toujours en rythme, manquant de punch et de percussion, ce qui était pourtant sa force première, le meilleur passeur algérien des deux dernières décennies semble perdre de sa magie, au moment où Adam Ounas retrouve peu à peu sa forme optimale avec deux entrées en jeu assez encourageantes face à Brest et Monaco. En attendant que le très technique Badreddine Bouanani retrouve du temps de jeu à Nice à même de pouvoir se mêler à la concurrence sur le flanc droit de l’EN, l’ailier lillois monte en puissance, tandis que Mahrez perd de la vitesse. De quoi obliger Belmadi à se creuser encore les méninges ?
RACHID BELARBI