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Edito : Et, les Eléphanteaux sont devenus grands

Par Nazim Bessol

Quelques années avant le sacre de 1992, le défunt président de la Côte d’Ivoire, Houphouët-Boigny, avait déclaré à la suite d’une défaite : «Mes éléphanteaux deviendront grands ». Sage prémonition. En baisser de rideau sur la 34e édition de la CAN-2023 face aux Nigéria, au stade olympique Alassane-Ouattara d’Ebimpé, ils l’ont été à nouveau. Un troisième sacre après ceux de 1992 et 2015, tombe telle une évidence face au Nigéria (2-1). Placés en réanimation, puis en soin intensif, à la veille de la fin de la phase de groupes, les coéquipiers de Sébastien Haller, un autre miraculé du football, ne pouvaient que brandir le trophée trois semaines après si on devait se fier aux signes ou faire preuve « d’un peu beaucoup » de superstition.

Ceux qui ont été rapidement expédiés au cimetière des Eléphants en sont revenus encore plus forts, plus déterminés, plus solidaires et ont marché sur leurs adversaires les uns après les autres pour rejoindre la finale. Ils ont choisi de laisser sur le carreau le sélectionneur, le technicien français Jean Louis Grasset, pour s’unir ou se réunir autour d’un jeune entraîneur local, entré, lui aussi, et pour toujours dans la légende Emerse Faé (40 ans). Soutenus par tout un peuple et bien plus, même après leur résurrection, les Ivoiriens ne pouvaient décidément pas laisser filer cette troisième étoile sous le regard attentif du Président de la République, Alassane Ouattara, dont le stade porte le nom.

Une troisième étoile brodée sur le nouveau maillot orange des Eléphants, à laquelle s’ajoute une quatrième. Celle unanimement adjugée à la Côte d’Ivoire pour son organisation, la qualité des infrastructure et l’accueil de sa population. Si le président de la CAF a pris pour habitude de flatter les pays hôtes et n’hésite pas à évoquer la meilleure édition de la compétition où qu’il se trouve, il est permis de le croire sur parole en ce qui concerne cette 34e édition. Un plein succès pour l’instance panafricaine aussi, qui lui permet de renflouer ses caisses, de soigner son image et de regagner en crédibilité. Il valide aussi certains choix douloureux et intransigeant de la CAF sur certains points.

En effet, l’augmentation du nombre de pays participants (16 à 24 équipes) à partir de 2019, bien qu’elle continue de poser problème quant à la capacité des pays hôtes de répondre au cahier des charges, a permis sans nul conteste de donner une autre dimension au tournoi. Elle a donné la possibilité aux « petites nations » de se révolter et de bouleverser la hiérarchie. Tout comme elle a obligé bon nombre d’associations membres à se doter ou à retaper leurs infrastructures sous peine d’évoluer à l’extérieur. Bien que des efforts soient encore nécessaires sur ce dernier point, nul doute que la marche forcée imposée par la CAF finira elle aussi par donner ses fruits.

Les milliards disponibles à Zurich, l’augmentation des représentants africains en Coupe du monde (9,5) et les millions annoncés par Patrice Motsepe finiront par convaincre les plus sceptiques quant à la nécessité d’optimiser leurs chances pour prendre part à la CAN et au Mondial. Les performances du Cap-Vert, de la Mauritanie, de la Guinée équatoriale, de la Namibie et les sorties prématurées du tenant du titre, le Sénégal, du spécialiste du tournoi, l’Egypte, de l’Algérie, sacrée en 2019, du demi-finaliste de la dernière Coupe du monde, le Maroc… sont autant d’enseignements et d’indicateurs sur une tendance qui ne devrait pas s’inverser.

– Nazim Bessol

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