Pour avoir enfin consenti à tenter une variante tactique, Vladimir Petkovic a pu mesurer, jeudi, le degré d’évolution de son équipe, désormais en quête de confirmation face à l’Arabie saoudite.
Même si l’adversaire n’avait rien d’un grand d’Afrique ou d’un foudre de guerre, la belle victoire (3-1) face au Zimbabwe dessine un espoir, celui d’une EN qui monte en puissance à l’approche de la CAN. Notamment sur le plan offensif, encore à l’honneur jeudi à l’occasion de ce test mical disputé au stade Prince Abdullah Al-Faisal de Djeddah. Le passage au 3-5-2 aura, ainsi, offert beaucoup plus d’espaces et d’opportunités à Mohamed Amine Amoura, l’homme fort du moment chez les Verts.
L’attaquant de Wolfsburg aura, en effet, été la plus grande satisfaction de cette joute sans intérêt comptable, grâce à sa vitesse d’exécution, sa force de pénétrer et son sens du but. Il l’a montré sur le très joli but marqué tout comme sur son service parfait pour son compère, Baghdad Bounedjah. Désormais indispensable en sélection, l’ancien Sétifien a compensé à lui seul le manque d’impact des autres membres de l’avant-garde, Anis Hadj Moussa, Moncef Bekrar, et même l’avant-centre d’Al-Shamal, malgré son ouverture du score en mode chasseur de buts.
Amoura prend de l’épaisseur
Le meilleur buteur du continent aux éliminatoires de la Coupe du monde présente, en ce sens, la meilleure garantie offensive du groupe de Petkovic, aussi bien dans son schéma traditionnel que dans cette variante inédite mais porteuse d’espoirs. Notamment en matière de projection vers l’avant comme incarnée par un Ibrahim Maza, auquel le sélectionneur a confié les clés du jeu sans pour autant avoir à le regretter. Outre le meneur de jeu de Leverkusen, l’autre note positive à attribuer conviendrait parfaitement au revenant Ismaël Bennacer dont la vista et la vision de jeu ont beaucoup apporté à l’entrejeu des Verts. Reste, néanmoins, à l’ancien Milanais de soigner une condition physique pas encore à la mesure de son potentiel à même de se réapproprier au milieu ce qui était sa chasse gardée du temps de sa splendeur sous Djamel Belmadi.
Belaïd à revoir, sans …Chergui
Si physiquement, on ne peut leur reprocher grand-chose, notamment dans l’impact qu’ils mettent ou en termes de présence, les défenseurs alignés jeudi restent, en revanche, assez loin des standards internationaux en la matière. Le triptyque Chergui-Belaïd-Hadjam n’a, à ce sujet, pas (encore) l’assurance d’une ligne arrière d’une sélection candidate aux premiers rôles au Maroc. Le Parisien a, d’ailleurs, vendangé une belle opportunité de confirmer la promesse entrevue en octobre face à la Somalie et l’Ouganda au moment où son association avec Belaïd n’a, de plus, rien de l’idée du siècle. L’actuel arrière-central de la JS Kabylie a, néanmoins, obtenu la mention « à revoir » tant sa lecture du jeu et sa marge de progression pourraient lui valoir un bien meilleur statut chez les Verts qu’un simple réserviste.
Mardi, soir d’enseignements
Le propre de ce genre de rencontres est, cependant, d’attendre … la suivante avant de tirer une quelconque conclusion hâtive, en bien ou en mal. D’autant plus qu’il paraît très clair que Vladimir Petkovic a laissé de côté des munitions et des idées pour la rencontre d’après-demain face à l’Arabie saoudite, autrement plus « importante » et plus belle affiche que cet amical de fin de semaine sans enjeu et (presque) sans intérêt. De ce que proposera le tacticien bosnien comme circuit préférentiel, choix de joueurs et animation offensive, résultera à n’en ps douter des enseignements qu’il ne pourra ignorer ou snober à un moins de la grande kermesse du football africain à Rabat. Et de ce que produira l’EN face à un autre mondialiste, l’on pourra, enfin, tirer certaines conclusions et obtenir de fiables indices sur le véritable rôle qu’auront à jouer les Verts au Maroc. Sans surenchère, ni dépréciation.
– RACHID BELARBI





























