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CM : La CAF confirme Bondo pour Cameroun – Algérie

NAZIM BESSOL

La Confédération africaine de football (CAF) a dans un courrier (dont Botola détient une copie) daté du 13 mars 2022, signé du directeur de l’arbitrage, le Seychellois Eddy Maillet, rejeté la demande de la Fédération algérienne de football (FAF). La partie algérienne comptait récuser l’arbitre Joshua Bondo, pour le match aller des barrages de la Coupe du Monde 2022 à Douala, le 25 mars prochain, face au Cameroun.

Ainsi, et contrairement à ce qu’avait annoncé, en fin de semaine dernière, le gestionnaire de la Fédération algérienne de football (FAF), Charaf-Eddine Amara, Dely Ibrahim a bel et bien saisi la CAF et la FIFA en date du 9 mars, selon la correspondance de Eddy Maillet. Le patron de l’arbitrage africain revient de façon détaillée sur les griefs reprochés par la FAF au referee botswanais avant de motiver les motifs du refus de la CAF d’opérer un quelconque changement. « Vous laissez entendre qu’il aurait mal dirigé son match de septembre Burkina Faso – Algérie et que lors du match Guinée Equatoriale – Algérie de la dernière CAN, où il officiait en tant que 4e arbitre, et qu’il aurait proféré des menaces à l’encontre de votre entraîneur. La teneur de la menace en question ne ressort pas de votre courrier susmentionné explique dans un premier temps l’officiel de la CAF.

«Joshua Bondo au niveau des exigences de la CAF»

Avant d’expliquer que : « la mauvaise performance d’un officiel de match, notamment d’un arbitre, est une réalité qui peut se produire. Elle pèsera sur la notation de performance du match en question. Si cette mauvaise performance est volontaire, elle permet de douter de l’intégrité de l’arbitre en question. Or dans le cas présent, la performance de l’arbitre en objet à la dernière Coupe d’Afrique des Nations était à hauteur des exigences de la CAF. A ce titre, la commission des arbitres de la CAF lui fait entière- ment confiance pour pouvoir mener à bien cette mission car son expérience d’arbitre de haut niveau dans des matches de ce genre n’est plus à démontrer», affirme
la CAF, sous la plume de Eddy Maillet

Pas vu, pas pris

Ce dernier met en avant l’expérience de Joshua Bondo et rappelle qu’il n’a jamais fait l’objet d’une suspension «Pendant les quinze années qu’il a fait sur la liste FIFA, il n’a jamais fait l’objet d’une suspension. Monsieur Bondo fait d’ailleurs partie de la liste des arbitres professionnels et du Panel de l’Elite A de la CAF », indique l’auteur de la lettre, avant d’exiger des éléments matériels à charge contre son arbitre, « S’agissant des menaces qu’ il aurait proférées contre votre entraîneur en lien avec «le prochain match», nous ne pouvons en tirer aucune conclusion sans aucune preuve ni précision. Nous ne pouvons, par conséquent, pas entrer en matière sur votre demande de changer d’arbitre sans savoir ce qui vous permet de consi- dérer qu’il le faudrait « pour préserver l’intégrité du match». Or, Eddy Maillet n’est pas sans savoir que la CAF a juste- ment créé cette catégorie «Elite A de la CAF» des arbitres et verse une rémuné- ration afin de lutter contre la corruption des arbitres. Une reconnaissance expli- cite de l’existence d’une corruption plus au moins organisée sur le continent. De plus, la CAF avait procédé, en 2018,à la suspension d’une vingtaine d’arbitres, tous internationaux, depuis de longues années, ayant une expérience avérée.

L’amnésie de la CAF

Enfin la CAF fait mine de s’étonner d’une telle requête de la part d’une As- sociation membre et rappelle que « … à ce jour, la CAF n’a reçu de plainte d’aucune de ses Associations membres dénonçant 1’arbitre en question pour des actes mettant en cause son intégrité. Nous encourageons d’ailleurs toutes nos Associations membres à nous trans- mettre tout élément probant permet- tant de suspecter des actes contraires à l’éthique de la part de nos officiels, et des arbitres en particulier. » Sur ce dernier point, la CAF fait preuve d’amnésie, car lorsqu’elle a procédé, en 2018, à une véritable purge, les sanctions prononcées allant jusqu’à la radiation à vie (Marwa Range, arbitre assistant kenyan; Ebrima Jallow (Gambie) et Yanissou Bebou (Togo) ont écopé chacun de 10 années de suspension), les sanctions étaient prononcées sur la base de révélations parues dans la presse et non à la suite de plaintes d’associations membres. De plus, même lorsqu’elle est saisie, la CAF botte en touche. La dernière fois qu’une association membre avait publié un communiqué pour dénoncer l’agression rapportée par l’arbitre éthiopien, Bamlak Tessema, victime du Marocain Fawzi Lekjaa, lors de la finale de la Coupe de la CAF 2019, l’incident a été classé sans suite.

La VAR comme «bouclier»

En guise d’assurance, la CAF rappelle que les deux matchs verront l’installa- tion de la VAR. « Cela dit, nous vous informons que pour le match qui vous préoccupe, la CAF prévoit de mettre en place des arbitres VAR de haut niveau avec une expérience avérée. De plus, la CAF et la FIFA ont désigné un ancien arbitre de Coupe du Monde comme assesseur d’arbitres », précise la CAF. Un dispositif auquel le même arbitre, Joshua Bondo, avait refusé de s’y plier lors de la rencontre Burkina Faso – Tunisie, durant la dernière CAN. Plus récemment, il était accusé par les Soudanais d’Al-Hilal d’avoir annulé un but régulier en Champions League, face aux Sud-Africains de Sundowns, l’équipe du président de la CAF, Patrice Motsepe, prétextant une charge inexis- tante sur le gardien ougandais, Denis Onyango, selon la presse locale.

 

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