Frustrés par une entame de saison difficile sur le double plan collectif et individuel, de nombreux internationaux attendent l’ouverture de la fenêtre FIFA pour se ressourcer au pays et échapper, momentanément, au lourd contexte en club.

S’il a été porteur de sensations de plénitude et de retour en grâce pour certains de leurs compatriotes, comme Amine Gouiri à Rennes, Ramy Bensebaïni à Dortmund ou encore Aïssa Mandi à Lille et autre Yassine Benzia à Qarabag, le prologue de la saison footballistique 2024-2025 n’a pas, franchement, été porteur de bonnes nouvelles pour d’autres, à l’image d’un Saïd Benrahma qui galère à Lyon, d’un Bachir Belloumi qui déprime avec Farense ou d’un Ismaïl Bennacer embourbé avec le Milan de Fonseca dans un curieux tourbillon.
Contrastant gravement avec ses prouesses de joueur prêté pour la phase retour de la saison passée, au cours de laquelle il avait été l’un des héros de l’incroyable remontada lyonnaise, le football balbutié par l’ex-attaquant transféré définitivement par West Ham fait peine à voir. Bien que titularisé lors des deux premières journées du championnat de France par son entraîneur, Saïd Benrahma a été à l’image de son équipe : transparent et inquiétant.

Benrahma rame

Ce n’est pas pour rien qu’il fut accablé à chaque fois par la pire note du match, conclusion d’une prestation ratée. Incapable d’enchaîner deux passes, lent au démarrage et inefficace dans les face-à-face, l’ancien de Brentford n’aura jamais tenu son rôle, ni pesé sur le jeu, aussi bien lors du premier acte face au Stade Rennais (3-0) qu’au cours du classique perdu à domicile face à l’AS Monaco (0-2).
Les propos de Pierre Sage sont, à ce propos, sans équivoque. «Le résultat est logique au vu de notre performance. On ne tire qu’une seule fois dans le match, c’est révélateur de notre manque d’efficacité avec le ballon. L’énergie est toujours relative à la façon dont le match tourne. En première mi-temps, on a eu du mal à attaquer la profondeur. Je pense qu’on avait des situations qu’on aurait pu mieux exploiter», a tancé, entre autres, le technicien rhodanien au sujet de la prestation ratée de son avant-garde.

Belloumi patauge

On ne peut pas ne pas y voir une pique en direction de son international algérien dont le triste rendement pourrait lui valoir un passage sur le banc de touche dès la prochaine journée de Ligue 1, vendredi prochain, lors de la réception du Racing de Strasbourg au Groupama stadium. Avec un plus grand nombre de défaites que son alter ego lyonnais du flanc gauche, l’ailier droit Bachir Mohamed Belloumi vit tout autant un début hyper compliqué avec Farense.
Battu d’entrée de jeu à domicile par Moreirense (1-2) puis lors du 2ème acte de la Liga Portugal par Rio Ave, son club a aussi et surtout pris une rouste chez soi face au champion en titre, le Sporting de Lisbonne (5-0). Malgré son statut de titulaire et le fait d’être resté sur le terrain tout au long des 270 minutes qu’auront durées ces trois joutes, le fils de la légende Lakhdar n’a jamais pu tirer son épingle du jeu. Toujours dans l’attente d’un éventuel transfert, Belloumi maugrée en silence, à défaut de pouvoir exprimer son immense talent.

Bennacer s’interroge

Avec un marché estival des transferts qui fermera ses portes ce vendredi, à minuit, Ismaïl Bennacer s’interroge, lui aussi, sur son avenir proche. N’entrant apparemment pas dans les plans du nouvel entraîneur de l’AC Milan, Paulo Fonseca, qui l’a laissé à ses côtés durant l’intégralité de la rencontre perdue à Parme, avant-hier, le milieu de terrain international vit, à 26 ans seulement, l’une des pires périodes de sa carrière.
Avec un statut fragilisé, une équipe qui n’a glané qu’un point sur les six mis en jeu et un coach qui a d’autres priorités pour son plan de jeu et son double pivot médian, le champion d’Afrique des nations 2019 pourrait, d’ailleurs, répondre favorablement aux sirènes saoudiennes et franchir le pas, comme son capitaine Riyad Mahrez, pour une nouvelle aventure et un pont d’or qui lui fera, certainement retrouver le sourire. En attendant, l’imminent stage à Alger avant d’affronter la Guinée Equatoriale à Oran, le 5 septembre prochain, pour le compte des éliminatoires de la CAN-2025, devrait également constituer une bouffée d’oxygène pour lui et une propice occasion de se ressourcer en vert.

RACHID BELARBI