CAN (F) : Farid Benstiti – Asisat Oshoala, les grandes retrouvailles
MOHAMED MALIK

Le match Nigéria – Algérie, comptant pour la 3e et dernière journée du groupe B de la CAN féminine – Maroc 2024, est un moment spécial pour le sélectionneur algérien Farid Benstiti et la joueuse nigériane Asisat Oshoala.
Dans le football, il y a souvent de belles histoires à raconter, comme celle d’un entraîneur et d’une de ses joueuses. Et celle entre le coach algérien Farid Benstiti et la talentueuse joueuse nigériane Asisat Oshoala, qui évolue aujourd’hui aux Etats-Unis dans le Bay FC, basé dans la baie de San Francisco, est là pour nous rappeler ce bel épisode à l’occasion des retrouvailles de ce dimanche 13 juillet entre la sélection algérienne et son homologue nigériane.
Durant la saison 2018/2019, Farid Benstiti avait tenté l’aventure avec le club chinois de Dalian Quanjian qui évolue dans la China Women Super League, et il n’avait pas hésité à engager la Seedorf nigériane, Asisat Oshoala qui avait à l’époque 23 ans, avant de passer la saison d’après au FC Barcelone où elle resta cinq saisons entières.
En marge de la CAN 2024 et à la veille de ce match Nigéria – Algérie, Farid Benstiti a évoqué ce souvenir et l’émotion de ses retrouvailles que le site de la CAF n’a pas omis de mettre en avant. Au-delà du titre de champion de Chine qu’il décrocha en 2018/2019 avec le Dalian, Benstiti a surtout retenu l’aventure humaine qu’il a eu avec ses joueuses, et plus particulièrement avec Asisat et le rôle qu’il a joué pour l’encadrer et la soutenir dans un environnement totalement nouveau pour elle.
‘’J’ai eu Asisat pendant deux ans en Chine. Je l’ai amenée à Dalian Quanjian parce que je croyais en elle, en son potentiel, mais aussi parce qu’elle avait cette volonté de progresser’’, s’est-il confié. Puis de poursuivre : ‘’Elle habitait près de chez moi. Nous allions manger ensemble. Elle faisait vraiment partie de ma famille. Je faisais tout mon possible pour qu’elle se sente à l’aise, et en même temps, je ne lui accordais aucune faveur à l’entraînement. Je lui demandais beaucoup d’informations, sur ses points forts comme sur ses points faibles.’’
Et de terminer sur une note d’affection : ‘’Quand elle m’a annoncé son départ, je l’ai encouragée à foncer. Nous sommes toujours restées en contact. Je suis très fière d’elle.’’ C’est dire le rôle joué par Benstiti tout le long de sa carrière, encadrant et accompagnant ses joueuses, notamment celles venues d’Afrique auxquelles il accordait une attention particulière.
‘’Lorsqu’une joueuse africaine arrive dans un nouveau pays, elle change le monde. C’est souvent une rupture culturelle, émotionnelle et affective. Je n’ai jamais laissé ces joueuses à elles-mêmes’’ disait-il, donnant à sa mission une dimension plus grande et dépassant le simple cadre sportif.
Surtout pour une fille : ‘’On n’imagine pas ce que c’est que de tout laisser derrière soi. J’ai toujours veillé à ce qu’elles se sentent intégrées, qu’elles aient une orientation, qu’elles aient leur mot à dire. J’ai un profond respect pour elles. Je les aide à s’adapter, à se sentir bien. Ensuite, le travail peut commencer.’’
Benstiti poursuit sa méthode et son engagement avec l’Algérie où il prône de l’exigence tout en accordant de la bienveillance, comme il le dit : ‘’Je me concentre sur mes joueuses. Je veux qu’elles progressent, mais surtout qu’elles se sentent valorisées. Ce n’est pas un discours, c’est une conviction.’’