Laissé sur le banc à Lorient, Hichem Boudaoui vit des heures difficiles à Nice où le directeur sportif l’a sévèrement tancé sans le nommer.

De retour à la compétition après une légère blessure à la hanche, le milieu de terrain international n’a pu empêcher son équipe de goûter à l’amertume d’une sixième défaite consécutive, dimanche à Lorient. L’ancien sociétaire du Paradou n’a, pourtant, pas été aligné d’entrée par son entraîneur Franck Haise, ni lancé en cours de jeu, chauffant le banc 90 minutes durant. N’étant ni blessé ni suspendu, la décision de laisser Boudaoui sur le banc demeure, en fait, un choix fort du coach niçois dans l’optique d’actionner un éventuel levier qui permettrait aux Aiglons de stopper l’hémorragie.

Or, le fait d’avoir écarté l’international algérien du onze niçois n’était, apparemment, pas d’ordre technique, mais plutôt en réponse à un comportement au sein du groupe qui laisserait à désirer. C’est, en fait, les déclarations du directeur sportif, Florian Maurice, qui le laisse supposer étant donné que Boudaoui est le seul des tauliers du groupe à avoir été mis à l’écart.

Écarté pour raison disciplinaire ?

«Évidemment, il va falloir qu’on se remonte les manches et qu’on travaille tous ensemble. On a évidemment notre responsabilité dans ce qui se passe aujourd’hui. On n’est vraiment pas satisfait de ce qu’on arrive à créer avec ce groupe. À nous maintenant, tous ensemble, de créer les leviers pour y arriver, parce que la situation est très, très mauvaise.

À nous de trouver les bons éléments pour permettre à cette équipe de retrouver des valeurs et des résultats» a, à ce propos, tancé l’ancien international français dans des déclarations au site officiel du club azuréen. Et de préciser le fond de sa pensée : «C’est notre devoir et notre responsabilité d’arriver à ce que ce groupe puisse être ensemble, travailler ensemble, jouer ensemble et dans les moments difficiles, réagir ensemble. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. À nous de faire en sorte que l’équipe ait des résultats, et le plus rapidement possible.»

Un choix fort de Haise, Maurice argumente

Une pique qui viserait, à priori, un groupuscule dont ferait partie le natif de Béchar. D’autant plus que ledit dirigeant n’a pas remis en cause des qualités techniques ou physiques. «L’état d’esprit est une chose importante. Cet été, quand on fait le mercato, on connaît l’état d’esprit des joueurs. Mais ce ne sont pas seulement les joueurs qui sont arrivés, les joueurs qui sont là, c’est un ensemble de choses qui font qu’aujourd’hui, l’équipe n’est pas soudée.

On a du mal à créer de la cohésion avec ce groupe-là. Tant qu’on n’aura pas cette cohésion, on n’y arrivera pas. Ça part de là. On ne va pas changer 15 joueurs au mercato d’hiver. Cette équipe, si on ne l’aide pas, si les joueurs ne s’aident pas entre eux, ce sera très difficile. Mais je suis convaincu qu’on va y arriver», s’étalera Maurice. Et de conclure : «J’ai connu des groupes où c’était difficile. Là, ce n’est pas forcément difficile, c’est un groupe qui a besoin de vivre des moments ensemble, d’être plus soudé, plus uni, même si on a le sentiment que parfois, ça l’est. Quand je vois les mecs vivre au quotidien, il y a des choses qui sont très bien. Aujourd’hui, les résultats font qu’on n’y est pas. Il y a des manques à ce niveau-là. On doit les réparer et on va les réparer.»

-RACHID BELARBI